Emergence – Révélations fracassantes. En Guinée, l’Autorité de régulation des Postes et Télécommunication (ARPT) n’a pas fait dans la dentelle en dénonçant jeudi 29 juillet la violation des cahiers de charge par les sociétés de téléphonie mobile présentes dans le pays.
En conférence de presse le directeur général l’ARPT Yacouba Cissé s’est montré déterminé à poursuivre les réformes déjà engagées pour aider le pays à se relever des malversations financières entretenues dans le secteur des télécoms depuis des années.
Au nombre des réformes citées par M. Cissé, figurent le décret relatif au passage d’infrastructures et à l’interconnexion des réseaux et services de télécommunications ouvert au public, celui sur les transactions électroniques en Guinée, ainsi que le décret portant sur les fréquences radioélectriques. En outre, il a fait mention de l’arrêté relatif à l’ouverture de l’accès des codes, sur la tarification des frais, droits et redevances relatifs à la fourniture des produits et services des Postes et télécommunications en Guinée.
Le patron de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications s’exprimait ainsi, deux semaines après une grève déclenchée par la Fédération syndicale autonome des télécommunications (FESATEL). L’organisation syndicale proteste contre l’application de certaines taxes qu’elle juge inopportunes.
Yacouba Cissé estime pour sa part que les sociétés de téléphonie mobile sont de mauvaise foi dans la mesure où la pression fiscale qui est de 18% en Guinée est de 20% en France, à titre d’exemple.
Il a souligné que les compagnies de téléphonie réalisent plus de bénéfices en Guinée que dans d’autres pays. « Orange récole 19% en Guinée alors que la même société ne récolte que 5% au Sénégal, et environs 4% au Mali. Pour le ticket d’entrée, la même société a payé 100 milliards de FCFA au Sénégal, alors qu’en Guinée, les trois sociétés qui évoluent sur le terrain n’ont payé que 2 milliards FCFA », a-t-il relevé.
Le DG de l’ARPT a souligné par ailleurs que sur les trois sociétés opérant en Guinée, seule une est en règle vis à vis de l’Etat. Et que celle-ci a aussi érigé des malversations financières en système de gestion. « On cherche à ce que les deux autres (MTN et Cellcom) qui opèrent illégalement se régularisent. Nous sommes en train de régulariser les licences des autres. Sur les trois, une seule est en règle. Cela fait deux ans qu’ils trichent et on fait en sorte qu’ils prennent la bonne route. L’Etat pouvait tout simplement fermer, mais on fera perdre des emplois », a-t-il révélé.
Ousmane Sylla