Fonds de santé : l’Etat guinéen crée une Unité pour améliorer le taux d’absorption

Émergence – Il n’est un secret pour personne que le système de santé guinéen vit dans une situation de précarité qui ne dit pas son nom. Une situation qui s’explique, d’après plusieurs observateurs, par la mauvaise gestion ou d’orientation des fonds et le faible niveau de décaissement des financements.

Pour remédier à tous ces phénomènes, le gouvernement guinéen, à travers le Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique et des partenaires comme la Banque mondiale, le Fonds Mondial et Gavi (l’Alliance du Vaccin) ont décidé de mettre en place l’Unité d’Appui à la Gestion et à la Coordination des Programmes et Projets (UAGCP).

Cet organisme qui permettra désormais de contrôler et d’orienter les fonds destinés au ministère de la Santé a été lancé vendredi 4 septembre à Conakry.

Présidant la cérémonie d’inauguration,  le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Col Rémy Lamah a indiqué que c’est suite à une demande de son ministère qu’un audit institutionnel a été fait en 2016. Les recommandations de ce contrôle faisaient état de la mise en place de cette unité d’appui à la gestion et à la Coordination des programmes et projets pour pallier le cloisonnement et le manque d’intégration entre les programmes de santé.

L’Unité d’appui vise à améliorer le taux d’absorption des fonds extérieurs et éviter les situations qui conduisent l’État à des remboursements de fonds suite à la non maîtrise des procédures tant au niveau central qu’au niveau décentralisé. « Avec la mise en place de l’Unité d’appui à la gestion et la coordination des programmes et projets, le ministère de la Santé dispose désormais d’un outil puissant en vue de l’amélioration substantielle de la gestion des fonds extérieurs et domestiques à tous les niveaux de notre système », a ajouté le ministre Lamah.

Le Coordinateur de cette nouvelle Unité d’Appui, Dr Timothée Guillavogui, se veut confiant du rôle crucial que l’institution va jouer dans la réduction des fonds à rembourser par le gouvernement. « Ce qui est plus important, c’est la crédibilité du gouvernement. Plus on est crédible devant les partenaires, plus on peut aussi bénéficier des financements pour compléter les efforts du pays afin d’atteindre des objectifs », a-t-il expliqué.

Selon lui, l’UAGCP n’est pas un ministère parallèle qui est mis en place. Mais un service d’appui du département de la Santé. « Comme son nom l’indique, c’est un service d’appui, pas un service qui va faire le travail des structures existantes. Aucune direction ne sera privée de ses services », a dit Dr Guilavogui.

L’Organisation mondiale de la Santé croit que l’UAGCP permettra à la Guinée et ses partenaires de mieux travailler ensemble dans l’esprit de la déclaration de Paris sur l’harmonisation et l’efficacité de l’aide. « L’idée c’est d’avoir une Unité qui va permettre une meilleure gestion dans un panier commun de tous les financements extérieur  qui arrivent pour plus de visibilité, d’efficience et pour éviter la fragmentation. C’est une mutualisation qui  va entraîner plus d’efficience, plus de rédevabilité mutuelle entre le département de la santé et ses partenaires », a souligné le Représentant de l’OMS Joseph Alfred Ki-zerbo.

Ousmane Sylla

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