Finances : les Assemblées annuelles du Groupe de la BAD s’ouvrent ce lundi 27 mai à Nairobi

Emergence – Ce lundi 27 mai, s’ouvrent à Nairobi, la capitale kényane, les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD). Elles se poursuivront jusqu’au 31 mai 2024. Le thème retenu cette année est : « La transformation de l’Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l’architecture financière mondiale ».

Ce grand évènement comprend la 59ème Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement et la 50ème réunion du Fonds africain de développement, mais marque aussi les 60 ans de la banque panafricaine pour ses bons et loyaux services offerts pour soutenir et accompagner le développement des économies du continent.

Les Assemblées annuelles du Groupe de la BAD réunissent des Chefs d’États et de Gouvernement africains, des décideurs de haut niveau, les principaux responsables des agences de développement bilatérales et multilatérales, les universitaires de premier plan et les représentants d’organisations non gouvernementales, de la société civile et du secteur privé.

Les panels comprendront un dialogue présidentiel, une plénière de haut niveau pour le lancement de la publication phare de la Banque, les Perspectives économiques en Afrique (PEA) 2024, et deux événements thématiques de connaissances dont :

  • Dialogue présidentiel sur le thème : « Transformation de l’Afrique, Groupe de la Banque africaine de développement et réforme de l’architecture financière mondiale ».
  • Événement de connaissance plénière de haut niveau 1 : Lancement des Perspectives économiques en Afrique 2024 : « Conduire la transformation de l’Afrique : la réforme de l’architecture financière mondiale ».
  • Événement thématique de connaissances 1 : « Financer la transformation de l’Afrique dans un système financier mondial en évolution ».
  • Événement thématique de connaissances 2 : « Mesurer la richesse verte des nations : capital naturel et productivité économique en Afrique ».

Ces panels auront pour objectif, dit-on, d’accélérer la transformation structurelle en Afrique en tant que panacée pour une transformation socio-économique plus rapide. Ils aborderont également l’importance d’une architecture financière mondiale reconfigurée en tant que moteur de transformation structurelle, ainsi que la contribution du Groupe de la Banque à la transformation socio-économique de l’Afrique au cours de ses 60 années d’existence.

Il faut rappeler que les Africains s’interrogent sur le niveau d’engagement et la volonté des nations développées à être davantage solidaires et surtout ouvertes à revoir les mécanismes et conditions de financement du développement. « L’Afrique fait partie du système mondial et lorsqu’on parle de l’architecture financière mondiale système mondial, l’Afrique y participe en passant par l’Union africaine qui, elle, fait partie du G20. Mais outre cette plateforme pour laquelle nous veillons à ce que la voix de l’Afrique soit entendue, nous avons beaucoup d’autres possibilités pour que le continent puisse participer au débat mais également pour diriger les réformes de cette architecture financière mondiale », alertait déjà depuis Nairobi, le professeur Kevin Urama, chef économiste et vice-président en charge de la recherche de la BAD.

Les Africains veulent peser dans le choix des décisions et orientations de l’architecture financière mondiale. Une approche qui a pris de l’étoffe et du poids, en termes de préoccupations depuis que la pandémie covid 19 a frappé le continent et le monde. Et depuis, on le sait, le continent s’est retrouvé face au défi de la relance économique pour retrouver la trajectoire du développement, se heurtant fort malheureusement aux obstacles lies à ses engagements concernant la dette, dans un contexte de croissance démographique et de lutte contre les changements climatiques.

Ce goulot d’étranglement qui freine l’essor économique du continent a poussé le directoire de la BAD, à sonner l’alerte. Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, déclarait à la presse, en novembre 2022, que : « L’ordre mondial créé après la deuxième guerre mondiale (le multilatéralisme) a conçu une certaine architecture financière au travers des institutions qui ont été créées à cette époque, dont notre continent était absent. Et je pense que le moment est venu de revoir cette architecture financière mondiale en ce qui concerne l’Afrique, afin de prendre en compte nos besoins ».

La Guinée est représentée par le ministre de l’Économie et des Finances, Mourana Soumah, Gouverneur pays pour la Guinée à la BAD. Il est accompagné du ministre du Plan et de la Coopération Internationale, des hauts cadres de la Primature et du MEF parmi lesquels, Lamine Camara, Conseiller en charges des finances Publiques, Mohamed Diallo, Directeur National du Contrôle des Marches Publics et Ibrahima Sory Camara, Directeur National des Investissements Publics.

Selon la cellule de communication du ministère de l’Economie et des Finances, le ministre Gouverneur Mourana Soumah fait partie du groupe restreint des Gouverneurs africains, engagés à porter la voix de l’Afrique. Il est très attendu dans les rencontres en panels, le caucus des Gouverneurs et dans les sessions en plénière à Nairobi.

Pour le ministre, « les Africains se doivent de trouver des solutions endogènes et novatrices pour mobiliser et sécuriser les ressources internes et faire un plaidoyer afin que les capitaux internationaux aillent là où il y a le plus de besoin dans le financement… notamment des économies africaines ».

Outre les efforts fournis pour stabiliser le cadre macro-économique, les réformes engagées pour relancer l’économie guinéenne qui s’est montrée très résiliente en dépit de l’impact de l’explosion du dépôt de carburant de Conakry, le Chef de la délégation guinéenne défendra les résultats majeurs obtenus en Guinée, sans oublier les retombées attendues du Mēga projet Simandou, lors de ses rencontres avec le board de la BAD et surtout avec les partenaires techniques et financiers présents à l’événement. Mourana Soumah espère ramener une belle moisson d’enveloppes de financement des projets et programmes d’investissements publics pour le bien des populations guinéennes.

Naplèlon