Émergence – Après cinq mois d’interdiction, le gouvernement guinéen vient de lever la mesure de suspension de la coupe, du transport et de l’importation de bois.
Le ministère de l’Environnement et du Développement durable a indiqué le 5 novembre que cette “pause stratégique” visait à réduire l’exploitation forestière non encadrée sur l’ensemble du territoire national et à favoriser des discussions autour des pratiques durables pour une meilleure gestion des ressources naturelles.
Il a précisé que cette période de trêve a permis de limiter les coupes de bois, notamment autour des zones protégées, des berges, et des sources de cours d’eau. Des concertations nationales ont été organisées, aboutissant à la définition de mesures pour une exploitation forestière à faible impact environnemental.
Au lendemain de l’autorisation, les acteurs évoluant dans la filière bois sont partagés entre satisfaction et peine, à l’image de Moussa Big Doumbouya. Pour ce revendeur de bois, les cinq mois d’interdiction ne sont pas restés sans conséquences. « Lorsque la décision est tombée tous les acteurs à savoir ceux qui coupent, les transporteurs et les vendeurs et même les utilisateurs, chacun a subi l’effet de la décision. Qui parle de la filière bois parle des milliards de francs guinéens. Lorsqu’on suspend l’activité même pour un jour ou une semaine les acteurs de la scène vont sentir », regrette-t-il.
Même sentiment de peine chez Madame Fatoumata Yarie Soumah, vendeuse de bois à Dabondy Basfond qui pense tout de même que la levée de l’interdiction va relancer le business pour plusieurs acteurs. « Depuis l’interdiction le 3 juin, tous les acteurs de la filière sont victimes. A Dabondy ici par exemple, il y a des centaines de personnes (hommes et femmes) évoluent dans la filière bois. C’est notre activité au quotidien et si elle est stoppée, c’est comme si c’est notre vie qui s’arrête.”
Il faut noter que cette mesure d’autorisation ne concerne que la consommation nationale. L’exportation du bois reste encore interdite.
Daouda Yansané