Face à la flambée des prix, les mesures du gouvernement jugées insuffisantes

La Guinée connait une flambée généralisée des prix des denrées de première nécessité. Une situation qui aura pour conséquence inévitable, un taux d’inflation à deux chiffres dans les prochains mois.

Chaque année, le mois de Ramadan enregistre une hausse vertigineuse des prix. L’année 2020 n’a pas dérogé à cette règle. Dans plusieurs marchés de la capitale Conakry, le sac de riz de 50 kg est passé de 280 000 francs guinéens à 300 000 francs guinéens.

Le sac de 50 kg du sucre connait une hausse de 16%. Il se négocie désormais à 350.000 francs guinéens contre 300 000 francs guinéens, préalablement. Le bidon de 20 litres d’huiles d’arachides passe de 225 000 à 240 000 francs guinéens.

Au marché de Gbessia dans la commune de Matoto, la plupart des commerçants et acheteurs pointent un doigt accusateur vers la crise sanitaire due à la maladie à coronavirus.

Pour le commerçant Alseny Diallo, cette augmentation des prix des produits est liée à la situation économique du pays due elle-même à la pandémie du Coronavirus. « Économiquement, rien ne va dans le pays depuis des mois. Tout a commencé par des crises politiques et la crise sanitaire est venue aggravée la situation », explique-t-il.

Les autorités guinéennes ont décrété l’Etat c’urgence en mars, pour contenir la propagation du virus. Les restrictions imposée par la décision ont aussi pour conséquence la rareté des produits.

« Il est difficile d’avoir les marchandises. Nous sommes dans une situation qui fait que le prix des produits comme le riz, le sucre, l’huile et autres augmentent obligatoirement »,  ajoute pour sa part, Sékou Keïta. Pour cet autre commerçant, les opérateurs économiques ne sont pour rien dans cette situation.

La flambée des prix pendant ce mois de Ramadan n’enchantent naturellement pas les acheteurs. Beaucoup, à l’image Hawa Sylla, estiment que la population est laissée pour compte en cette période de maladie. « Avec la maladie du Covid-19 et la fermeture des frontières, l’augmentation des prix était prévisible. Le gouvernement n’a fait aucun accompagnement profitable pour la population comme d’autres pays l’ont fait », comment-t-elle.

Dans son Plan de riposte contre le Coronavirus, le gouvernement a annoncé la gratuite de l’eau, des transports publics et de l’électricité pour une période de trois mois.

Une décision que beaucoup de commerçants jugent inefficace si le gouvernement veux soulager le panier de la ménagère.

Comme Sékou Kéita, beaucoup d’opérateurs économiques rencontrés estiment que le plan économique annoncé tout récemment par le gouvernement n’a aucun impact. Pour eux, l’équipe Kassory devrait procéder à une réduction significative du prix du carburant à la pompe.

Ousmane Sylla