Emergence – Le ministre de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, Ibrahima Abe Sylla, a suggéré en Conseil des ministres une augmentation du prix du kilowattheure comme une des mesures visant à réduire la subvention de l’État à EDG. « Oui d’accord, d’accord, mais ça peut attendre », a semblé répondre le gouvernement.
La subvention accordée annuellement par l’Etat à l’Électricité de Guinée, la société étatique en charge de la distribution et la vente de l’énergie, constitue un véritable goulot d’étranglement. Évaluée à 2 401 milliards de francs guinéens en 2020 et à 2 600 milliards de francs en 2021 par le gouvernement Kassory avant le coup d’Etat, le Conseil des ministres du jeudi 16 décembre a estimé cette subvention à plus de 5 000 milliards de francs guinéens cette année.
Au-delà d’une guerre de chiffres, ce qu’il faut retenir est que l’Etat débourse des fonds faramineux pour subventionner EDG. L’entreprise étatique, en plus de sa gouvernance administrative et financière qui laisse à désirer, revend à perte l’électricité qu’elle achète.
A ce niveau les informations en notre possession estiment à 1 400 GNF le coût de production du kilowattheure et à 700 GNF le prix de vente du même kilowattheure aux ménages. De quoi faire rougir des institutions partenaires à la Guinée comme le FMI et la Banque mondiale qui pensent à juste titre que les subventions englouties dans un secteur pourtant rentable peuvent servir à financer d’autres infrastructures.
En parfait connaisseur du secteur énergétique, le ministre Abe Sylla a concocté un plan visant à freiner cette hémorragie financière causée par les subventions. Ledit plan présenté en Conseil des ministre s’articule autour de trois points à savoir une augmentation de la production de l’électricité, l’introduction des compteurs dans les résidences, les institutions et les établissements industriels et une hausse de 50% du coût du kilowattheure.
En d’autres termes, la proposition du ministre de l’Energie verrait passer le prix du kilowattheure d’environ 700 GNF actuellement à 1 050 GNF.
Quelques jours seulement après l’augmentation du prix de la farine, une hausse de la facture d’électricité aurait été une pilule difficile à avaler.
Aux dernières nouvelle, le gouvernement a donc opté pour un rejet de la proposition, en attendant une analyse approfondie et pertinente du secteur.
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