Emergence – La question de l’éducation est au cœur des préoccupations des autorités de la transition. Pour preuve, Conakry, la capitale du pays abrite depuis mercredi 17 mai, la Revue sectorielle conjointe 2022 entre Gouvernement Guinéen et ses Partenaires techniques et financiers de l’éducation.
Soixante-dix cadres venus des secteurs de l’éducation, de l’administration et des partenaires techniques et financiers sont réunis pour parler de l’éducation dans sa généralité.
Souhaitant la bienvenue aux participants, le Secrétaire technique de coordination et de pilotage du proDEG, Ibrahima Kalil Camara a déclaré que la République de Guinée s’est dotée d’un Programme décennal de l’éducation « ProDEG 2020-2029 », bâtit autour de six programmes prioritaires. Il s’agit de : L’accès équitable à l’enseignement général ; la qualité et la pertinence des enseignements ; l’alphabétisation et l’éducation des adultes ; l’expansion et la réforme de l’ETFP ; la réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et la gouvernance et le pilotage du système.
« Depuis l’endossement de cette stratégie sectorielle, une revue sectorielle conjointe est faite chaque année, au cours de laquelle notre programme décennal est évalué avec une attention particulière portée sur chacun des programmes prioritaires, afin d’évaluer le niveau d’atteinte des indicateurs de pilotage.
Ces indicateurs seront présentés par programme et sous-programme, les écarts entre les prévisions et réalisation seront mis en évidence afin de mesurer la performance du secteur.
Une description des indicateurs et des cibles sera proposée basée sur les résultats, ainsi que sur une chaîne de résultats, décrivant comment les progrès réalisés sur ces indicateurs ont entraîné un changement transformationnel en termes d’équité, d’efficacité et de résultats d’apprentissage », a-t-il mentionné.
C’est pourquoi, a-t-il ajouté, il est important de passer en revue la planification de l’année 2022 qui marque la troisième année d’exécution du ProDEG, identifier les contraintes majeures auxquelles le système est confronté à travers une analyse in fine des indicateurs et tirer des leçons et proposer des leviers de changement pour la planification 2023 LFR et LFI 2024 à travers des échanges de fond avec tous les acteurs présents, qu’ils soient des partenaires sociaux, techniques ou financiers. « C’est également un moment essentiel pour mesurer l’impact de notre action et redéfinir de nouvelles ».
Au nom de l’UNICEF et des Partenaires Techniques et Financiers du système éducatif guinéen, Madame Alessia Turco a mentionné qu’à l’instar des autres revues sectorielles de l’Éducation, celle-ci constitue un moment important pour évaluer l’accomplissement de nos engagements pour la réalisation du droit de tous les enfants à une Éducation de qualité. Elle doit donc nous permettre, entre autres :
De faire le bilan des performances au regard des principaux indicateurs d’accès à l’éducation, de la qualité des enseignements et des apprentissages et de la gouvernance du secteur ;
D’identifier les nouvelles opportunités et débattre des réponses à apporter aux nouveaux défis auxquels est confronté le système éducatif et
D’harmoniser nos démarches pour une mise en œuvre réussie des réformes éducatives prioritaires.
Avant d’ajouter ceci :« En 2022, le sommet mondial sur l’éducation a mis un accent particulier sur la crise d’apprentissage, une crise qui risque d’empêcher l’atteinte des Objectifs de Développement Durable, particulièrement l’ODD 4 qui concerne l’accès à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, pour tous, et promeut les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
En République de Guinée, les résultats des examens nationaux ont démontré l’ampleur de cette crise d’apprentissage, confirmant ainsi les résultats de la plus récente évaluation internationale, le PASEC 2019.
En même temps, les acteurs éducatifs ont eu l’opportunité d’analyser les facteurs favorables à un système éducatif de qualité devant aboutir, in fine, à un pacte de partenariat destiné à accélérer l’atteinte des résultats du ProDEG ».
Dans son discours de circonstance, le secrétaire général du ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi a, au nom de son ministre et les deux autres Ministres en charge de l’Éducation et de la Formation exprimé sa gratitude aux participants de cette rencontre de Conakry sur l’éducation.
« A l’entame de mon allocution, je voudrais souhaiter au nom de Monsieur le Ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi, Président du Comité Interministériel de Coordination et de Pilotage du ProDEG, mais aussi au nom des deux autres Ministres en charge de l’Éducation et de la Formation, la bienvenue à toutes et à tous à cette session de revue. En même temps, vous remercier pour votre disponibilité et votre engagement constants à soutenir la noble cause de l’éducation, socle de tout développement durable ».
En effet, ajoute Youssouf Boundou Sylla, j’aimerais rassurer les acteurs ici présents, surtout les Partenaires Techniques et Financiers qui nous accompagnent dans la qualification de notre système éducatif que le Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD) à sa tête le Colonel Mamadi Doumbouya, Chef de l’Etat, Président de la République, fait de ce secteur sa priorité absolue. Cette volonté politique qui s’exprime à chaque occasion, s’est traduite également par des engagements forts pris lors du sommet sur la transformation de l’éducation tenue à New-York en septembre dernier.
« Il s’agit : de rendre l’enseignement primaire et secondaire gratuit pour tous en supprimant les coûts directs et indirects ainsi que d’opportunité afin de garantir que tous les enfants, y compris les enfants handicapés, les filles et ceux vivant en milieux ruraux, achèvent un enseignement secondaire de qualité et acquièrent les connaissances de base nécessaires pour réaliser pleinement leur potentiel ;
de renforcer l’efficacité, l’efficience et la transparence des dépenses, en plaidant pour la conversion de la dette en faveur de l’éducation, car le domaine sur le volume, l’équité et efficacité des dépenses publiques nationales d’éducation a été placé comme une priorité élevée par le comité consultatif indépendant du GPE ;
De mettre en place des systèmes d’apprentissage numérique inclusifs, équitables, résilients et conçus pour le 21º siècle par le biais de politiques, de programmes et de partenariats public-privé qui garantissent un apprentissage abordable, accessible, pratique et durable à tous les enfants en utilisant diverses modalités, notamment hors ligne, en ligne et mobile, et en s’appuyant sur des enseignants ayant des compétences et les aptitudes numériques requises ;
De transformer la profession enseignante en mettant en place des mesures pour la valoriser et la rendre attractive à travers un recrutement transparent et un plan de carrière axé sur l’obligation des résultats, la motivation et la rétention d’enseignants de qualité ».
Tout en disant ceci : « La revue sectorielle conjointe qui nous réunit ici ce-jour, constitue pour nous, acteurs du système éducatif, un espace d’échange autour des engagements communs, afin de mesurer nos rendements par rapport à nos ambitions et nous projeter de manière efficace et efficiente, à travers un processus participatif, tout en examinant de manière conjointe les résultats, les progrès et les performances enregistrés dans le cadre de la mise en œuvre du plan sectoriel ».
Pour conclure, le secrétaire général a dit : « C’est pourquoi, je suggérerais d’organiser des discussions autour des principales difficultés en s’attaquant aux causes profondes et proposer des solutions pertinentes, en spécifiant des actions urgentes et des corrections efficaces à intégrer dans la planification 2023 de la Loi de Finances Rectificatives (LFR). Mais aussi, projeter la planification 2024 au titre de la loi de finances initiale (LFI), en vue de favoriser la réalisation des objectifs du ProDEG et renforcer son impact sur le secteur éducatif guinéen ».
Daouda Yansané