Les premières pelletées du minerai de fer du Simandou pourraient sortir de terre sous peu. Ce ne serait plus qu’une question de mois. Cela grâce à la joint-venture constituée par le consortium WCS, composé du groupe UMS, le singapourien Winning Shipping et le chinois Shandong Weiqiao. Et la compagnie minière Rio Tinto Simfer.
Cette dernière dispose des blocs 3 et 4 du mont Simandou, tandis que le consortium WCS a une main mise sur les blocs 1 et 2.
Il a fallu du temps pour arriver à une situation d’espérance, de toute vraisemblance, irréversible.
On est désormais loin des manœuvres dilatoires reprochées à Rio Tinto, accusée de geler le mégaprojet.
C’est en tout cas la grosse accusation faite par de nombreux Guinéens et observateurs contre le géant anglo-saxon. L’opinion en était vraiment convaincue.
On semble tourner la page du tâtonnement des autorités qui ont pris la lourde décision de suspendre les travaux il y a plus d’un an, ce qui a failli éteindre tout espoir. Ce qui est sûr, cette décision a sérieusement impacté l’agenda d’exécution du projet. On semble aussi tourner la page du chantage reproché à l’autre partenaire, Winning, dans le cadre de la création d’une société de gestion du Transguinéen. Bref, Il s’est passé bien de choses. Des bons aux détestables. Au bout du compte, et c’est ce qui est important, on semble bien parti pour réaliser le rêve. On peut à nouveau espérer.
Le Président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya place le projet en tête des priorités de sa gouvernance. Il y met du sien. Y donne un coup de collier. Il exerce de la pression. Et menace quand c’est nécessaire. Puis, le Président du conseil d’administration met la forme.
De l’avis de Bouna Sylla, l’un des meilleurs spécialistes, le chef de la transition guinéenne a agi avec l’intelligence et la subtilité qu’il faut en vue d’éviter les pièges qui peuvent à nouveau amener à douter. Mettant ainsi un terme à la procrastination qui entourait la mise en route de ce mégaprojet.
C’est ainsi que les deux groupements sont
parvenus à accorder leurs violons pour la construction de la voie ferrée devant drainer le minerai de la Guinée forestière à la côte atlantique, sous le sceau de la compagnie du Transguinéen.
L’exploitation de cette mine de fer dont les réserves sont estimées à 2, 4 milliards de tonnes, pourrait générer une plus-value en termes de valeur ajoutée. Des emplois pourraient ainsi être créés tout le long du corridor d’exploitation de cette ressource, et au-delà.
D’où l’espoir suscité par ce projet structurant pour l’économie guinéenne. Le Simandou sera, on ose l’espérer, par où va couler la richesse sur le reste de la Guinée. Si les recettes générées par ce projet sont utilisées à bon escient.
L’autre volet à prendre en compte dans cette exploitation est celui du défi environnemental. Il reviendra à l’Etat guinéen de veiller sur le respect scrupuleux des engagements pris par les parties prenantes à cette exploitation, afin de ne pas provoquer une hécatombe environnementale, devant impacter la faune et la flore de la région.