Economie numérique : la Guinée entame la commercialisation de sa fibre optique

Émergence – L’Etat guinéen a procédé vendredi au démarrage de la commercialisation de son Backbone National à Fibre Optique après des travaux de construction de l’infrastructure numérique qui auront duré cinq ans.

La cérémonie de lancement s’est déroulée à Conakry, au siège de la Société de gestion et d’exploitation du backbone (SOGEB), dans la commune de Ratoma.

Elle a réuni à l’occasion, le Premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana et quelques ministres, ainsi que l’Ambassadeur de Chine en Guinée, des partenaires et les responsables des sociétés de téléphonie.

L’événement était d’une grande importance pour les autorités guinéennes, au point de nécessiter une participation par visioconférence du président Alpha Condé.

En procédant au lancement commercial de la fibre optique, le gouvernement guinéen croit fermement que le pays entre ainsi dans l’ère de l’économie numérique, de l’évolution de la technologie de l’information et de la communication.

C’est en tout cas l’avis du ministre des Postes et Télécommunications Oumar Saïd Koulibaly pour qui, le Backbone permettra d’apporter un grand changement dans le pays tant sur le plan économique, social que culturel.

Les travaux ont été exécutés par le géant chinois Huawei. Ils ont nécessité un investissement d’environ 238 millions de dollars dont 10 % supportés par le gouvernement guinéen et 90 % par la Chine.

Pour l’Ambassadeur de Chine en Guinée, la mise en route de l’infrastructure traduit l’excellence des relations entre Pékin et Conakry.

« Le Backbone à fibre optique bénéficiera à tous les acteurs de la vie économique guinéen. Populations locales, pouvoirs publics, sociétés étatiques, sociétés privées, partenaires au développement, disposent désormais d’un accès aux infrastructures à très haut débit et d’un cadre de compétitivité améliorée », a dit le diplomate chinois. « Cela a été rendu possible grâce à l’excellence des relations entre les autorités guinéennes et chinoises ».

Le président guinéen Alpha Condé a salué les avancées technologiques enregistrées dans ce secteur, avant de déclarer qu’il reste encore des améliorations dans certains domaines.

Il a relevé qu’en termes de développement de l’industrie des technologies de l’information et de la communication mais aussi en matière de pénétration haut débit,  la Guinée était en dessous de la moyenne mondiale. Tous les opérateurs ne disposaient pas de réseau à fibre optique national à large bande à l’exception des faisceaux hertziens qui sont des technologies en termes de bande passante, tributaires des conditions climatiques, a-t-il souligné.

« Beaucoup de choses ont changé dans ce secteur, beaucoup restent à achever et à améliorer suivant l’orientation stratégique définie dans le PNDES (programme national du développement économique et social, ndlr) », a affirmé le président Condé, citant notamment le haut débit, la qualité de service, le coût de service, la bonne utilisation de l’internet, la couverture totale améliorée du territoire national.

En outre, le Chef de l’Etat guinéen a invité l’Autorité de régulation des postes et télécommunications à accentuer le contrôle des cahiers de charge des opérateurs dans le souci de satisfaire les populations. « Nous sommes fiers du fait que les tuyaux de plus de 4 000 n’ont pas été importés, mais fabriqués en Guinée par une entreprise guinéenne

Il faut noter que le projet d’installation de la fibre optique à travers la Guinée a été lancé en juillet 2015 à Dubréka, environ 50 km de Conakry.

Ousmane Sylla