Eau potable dans le Grand Conakry : les révélations du Directeur général de la SEG

Emergence-La problématique de la desserte en eau potable de la population du Grand Conakry, tout comme les autres villes du pays, est un casse-tête pour la Société des Eaux de Guinée (SEG). Vu les défis qui se posent aujourd’hui. Invité dans l’émission «On refait le monde» de nos confrères de Djoma TV ce jeudi 5 octobre, son Directeur Général, Aboubacar Camara,  a fait des révélations.

  1. Aboubacar Camara révèle qu’à date aujourd’hui pour le Grand Conakry, la SEG produit 150 000 m3 d’eau par jour pour une base de données clientèles de 120 000 à 130 000 clients. Sur les 120 000 à 130 000 clients dans la base de données, il n’y a que 60 000 clients qui payent l’eau. Ce qui veut dire que la moitié ne paie pas.

Pour le même volume d’eau produit pour le Grand Conakry et pour tout le Burkina, le Burkina a 300 000 clients pour ce même volume. « Nous à Conakry, nous n’avons que 60 000 clients qui paient réellement l’eau », s’est-il indigné. Et de poursuivre : « Nous nous sommes dits il faut mettre en place un plan de transformation. Il faut d’abord chercher à récupérer le volume d’eau qui est perdu. Nous nous sommes posés la question : pourquoi le Burkina a 300 000 clients et nous, nous avons 60 000 clients. Est-ce que c’est la perte d’eau qui fait que les gens se sont désabonnés ? Nous nous sommes dit attaquons à la perte. Nous produisons 150 000 m3, théoriquement nous perdons la moitié à travers les fuites. A date, nous avons récupéré à peu près 30% de ce qui est perdu. Avec cette récupération, nous voyons que le nombre d’abonnés ne bougent pas. Nous nous sommes dit allons sur le terrain. Pour la commune de Matoto, seulement Yimbaya, en deux mois, on était à 5 000 cas de fraudes. Extrapolés cela à l’ensemble des 30 préfectures que nous couvrons ».

L’autre volet de la souffrance de la SEG, la question de tarification. Le tarif est bas depuis 1994, il n’a pas changé parce que l’Etat se dit que les gens n’ont pas les moyens. «C’est vrai les gens n’ont pas les moyens. Sauf que les mêmes personnes sont prêtes à acheter le bidon de 20 litres à 1 500 francs au dehors, mais refusent que le service public fasse un ajustement leur permettant d’avoir 50 fois moins chers le même volume d’eau qu’ils achètent au dehors. Je prends un exemple : les bidons de 20 litres sont vendus dans les quartiers Coléah, Madina et autres, ils sont vendus à 1 000 à 1 500 francs guinéens, parfois à 500 francs guinéens, mais nous à la SEG, le volume d’eau qui est donné à la population, c’est 350 bidons de 20 litres sont vendus à 700 francs guinéens à la population. Ce qui fait qu’en maintenant le tarif bas, l’Etat reconnait le niveau de vie des populations, mais cela date depuis plus de 20 ans», martèle M. Camara. Or, le coût de production a grimpé, notamment le carburant et les intrants.

Pour sur la mise en œuvre du 4ème projet Eau pour le Grand Conakry, il faut que la SEG travaille avec EDG parce que c’est dans les eaux du Konkouré qui abritent les barrages de Kaléta, Souapiti, Amaria ou encore les Grandes chutes que la SEG va aussi pomper l’eau. Donc, il faut obligatoirement que les départements ministériels sectoriels que sont l’Energie et l’Hydraulique, l’Environnement, les Infrastructures, les Mines et la Santé travaillent ensemble.

Naplèlon