Dégraissage programmé pour 66 EPA en 2024, l’Etat guinéen veut économiser 1 723 milliards GNF

Emergence – Une cure d’une ampleur jamais constatée, prévue dans la gouvernance des EPA et sociétés publiques en Guinée, pourrait permettre à l’Etat d’économiser plus de 1 723 milliards de francs guinéens en 2024.

En tout, ce sont 66 Etablissements publics à caractère administratif, Sociétés publiques et Entreprises autonomes qui sont ciblées par ce dégraissage. Pour la Primature, à l’origine de cette proposition, la mesure vise à « rationaliser » les subventions de l’Etat.

Ces institutions publiques concernées ont coûté au budget de l’Etat 4 064 milliards de francs guinéens en 2023.

Pour l’exercice budgétaire 2024, elles ne pèseront que 2 341 milliards de francs. Soit une économie de 1 723 milliards de francs guinéens.

Par département, c’est le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation qui vient en tête avec dix EPA qui vont observer des coupes dans leurs budgets à défaut d’en être totalement privés.

Par exemple, l’Institut de Recherche Environnemental de Bossou (IREB), doté d’un budget de 3,19 milliards de francs guinéens en 2023 sera privé de cette manne financière. La Primature estime que bien que répondant aux critères et exerçant sa mission, cet institut est « redondant avec les autres centres de recherche en environnement ». Par conséquent, il doit être « fusionné avec les autres centres de recherche en environnement ».

Le ministère de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures et celui de la Jeunesse et des Sports viennent ensuite avec sept EPA chacun. A l’Energie, le budget de l’Electricité de Guinée (EDG) passe de 3 250 milliards en 2023 à 2 250 milliards dans la Loi des finances initiale 2024. Soit une réduction de 1 000 milliards. La décision de la Primature estime que le business model devrait favoriser la viabilité de cette entreprise. Le Fonds National d’Insertion des Jeunes, au ministère de la Jeunesse et des Sports, qui jouissait d’un budget de plus de 5 milliards de francs va devoir jongler avec 2 milliards de francs guinéens.

Au ministère de la Culture, le Centre International de Percussions voit assécher son robinet. Son budget d’un milliard de francs est simplement supprimé. On estime que ce centre doit être rattaché à l’Institut des Beaux Arts de Dubréka.

La même cure est imposée à l’Agence Guinéenne de Spectacle (1 milliard de francs de budget en 2023) et au Bureau Guinéen des Droits d’Auteurs (BGDA), 3,79 milliards de francs. Leurs budgets sont purement et simplement supprimés dans la LFI 2024. Pour le BGDA, la Primature estime que sa subvention devrait être supprimée au regard de ses ressources propres.

 

Le document dont Emergence détient copie touche des institutions stratégiques comme l’AGUIPE (Enseignement technique), Centre d’Autonomisation et de Promotion des Femmes (ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables), le Fonds de Développement Agricole (FODA) (ministère de l’Agriculture), le Laboratoire National de la Géologie et le Fonds d’investissement Minier (ministère des Mines).

 

Nous y reviendrons.

Ougna Elie Camara