Émergence – La première phase de la lutte contre le Coronavirus qui s’est étendue sur le trimestre allant d’avril à juin a coûté 845 milliards de francs guinéens. Selon Premier ministre guinéen Ibrahima Kassory Fofana, environ 730 milliards de francs guinéens de ce fonds représentent un effort budgétaire propre de l’Etat.
Dans un discours à ses compatriotes mardi 23 juin, le Chef du gouvernement guinéen a assuré que l’exécution de ce budget a touché toutes les composantes prévues dans la phase I du Plan de riposte économique à la pandémie, rendu public début avril.
Ainsi, a-t-il dit, le dispositif de surveillance de l’épidémie a été réactivé et l’Etat a procédé au déploiement de la surveillance sanitaire. Des kits pour des tests de dépistage rapides et de médicaments ont été acquis.
Sur le volet social du Plan de riposte, les autorités guinéennes, à travers l’Agence Nationale d’Inclusion Économique et Sociale (ANIES), multiplient les actions de sensibilisation, d’accompagnement communautaire, de distribution de kits sanitaires et de désinfection d’une vingtaine de marchés et lieux publics. La décision de rendre les transports publics (bus et trains) gratuits à Conakry et de prendre en charge les factures d’eau et d’électricité des abonnés au tarif social entre avril et juin est effective. Le tout pour un investissement total de 225 milliards de francs guinéens.
A en croire le Premier ministre, c’est surtout dans les secteurs économiques que les engagements de l’Etat guinéen sont importants. Ils totalisent près de 480 milliards de francs.
Au total 60 milliards de francs guinéens ont été alloués à l’hôtellerie et du tourisme au titre de paiements de la dette intérieure de l’État. Le secteur a aussi bénéficié de reports de paiement de ses charges fiscales pour la période d’avril à juin. Au même moment, l’État a renoncé à la collecte de la TVA sur les entreprises de ces secteurs.
Aussi, les moyennes entreprises de 500 millions de francs à 1,5 milliard de francs guinéens évoluant dans le commerce, l’industrie, les mines et la construction, ont bénéficié d’un report de paiement de leurs charges fiscales.
« Au-delà de l’allègement fiscale des charges fiscales, la trésorerie des entreprises a aussi été soulagée grâce à la suspension de la facturation des pénalités de surestaries pour le secteur portuaire et la mise à disposition d’un montant de 200 milliards de francs guinéens dans un compte séquestre logé à la Banque centrale en vue d’accélérer les remboursements de crédits de TVA aux entreprises du secteur minier », dit-il.
Pour booster les PME, le gouvernement a injecté 50 milliards dans un Fonds de garantie bancaire pour faciliter l’accès des au crédit bancaire. Environ 40 milliards ont été alloués au Fonds d’appui aux Groupements d’intérêt économique (GIE) et aux petites et moyennes entreprises les plus frappées par la crise. Les agriculture, à travers les filières anacarde et pomme de terre bénéficient de 15 milliards de francs guinéens, pour des subventions directes aux producteurs.
Samuel Camara