Cette nouvelle structure qui vise à redynamiser l’économie du pays, est une véritable révolution fiscale. Elle est née d’une volonté politique qui suit une logique rationnelle puisqu’elle est inspirée d’expériences réussies d’autres pays africains tels que le Rwanda, le Togo, l’Ouganda ou encore du Ghana.
La MAMRI n’est rien d’autre que la mise en place d’une entité qui vient en appui aux départements ministériels chargés de l’économie, des finances et du budget, qui demeurent compétents pour la conception et la mise en œuvre de politique fiscale (impôts et droits de douane). Contrairement à ce qui a pu se dire dans la presse, la Primature ne sera absolument pas impliquée dans la perception ou le prélèvement de l’impôt. Nous joignons ici la copie du décret, pour mettre un terme aux interprétations erronées et approximatives.
Il est important de préciser que la MAMRI n’a pas de rôle opérationnel mais plutôt stratégique, indique notre source. «C’est une instance stratégique de formulation de recommandations au Premier ministre et au Président de la République et de suivi des réformes dans le domaine de la mobilisation des ressources» explique-t-elle.
En d’autres termes, selon notre interlocuteur, la MAMRI sera le «gendarme des finances publiques guinéennes», en s’assurant que ce qui est perçu au nom de l’Etat va effectivement dans les caisses de l’Etat. Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre Kassory avait indiqué qu’il faut que «l’argent public brûle les doigts de ceux qui le manient».
La MAMRI a pour objectif d’accroître significativement le niveau des recettes fiscales, en faisant passer le niveau des recettes considérées de 13,5% de PIB actuellement à 20% de PIB d’ici fin 2020.
Grâce à cette manne financière, l’Etat pourra booster l’économie guinéenne. Ce qui est de nature à conduire à une réduction notable de la pauvreté dans notre pays, avec, par exemple, le financement des priorités économiques et le développement des infrastructures.
La MAMRI contribuera ainsi de manière significative à la modernisation de la politique économique. Elle devra également proposer des mesures qui permettront à la Guinée d’assurer une part significative du financement de son développement, en particulier pour le secteur agricole, et rendre les administrations économiques et financières plus performantes. Ce qui sera une véritable révolution en soi. Avec plus de 13 millions d’habitants, dont plus ou moins 60% vivent sous le seuil de la pauvreté, il était plus que nécessaire que les autorités publiques prennent des mesures idoines pour assurer une meilleure administration de la perception des recettes publiques.
Cette nouvelle structure est d’autant plus importante qu’elle participera à lutter contre les déperditions de ressources publiques.
Aussi, contrairement à ce qui a été écrit dans un site en ligne ce matin, qui semble avoir commenté une version antérieure du projet de décret, la MAMRI n’est en aucun cas un établissement public administratif (EPA). Il s’agit pour les autorités de donner à la problématique de la mobilisation des ressources internes, l’impulsion politique qui a jusque-là été absente et n’a pas permis d’avancées notables en la matière.
La MAMRI s’est assignée des objectifs clairs et compte mener à bien ses projets grâce à une gestion transparente et efficiente. Elle dispose à cet effet d’un comité de pilotage, présidé par le Premier ministre, aux côtés duquel siègent le Ministre de l’économie et des finances, le Ministre du budget et les principaux ministres, ainsi que le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG). Elle sera constituée d’une équipe technique permanente d’une dizaine d’agents hautement spécialisés et prévoit sous peu le recrutement de jeunes cadres guinéens qui pourront participer à ce projet de haute envergure.