Emergence – A Conakry, le projet de construction d’une usine de raffinage d’or sur un domaine de réjouissances publiques au quartier Gbessia Cité de l’air rencontre une opposition farouche.
Opposés à ce choix des autorités de la transition, les jeunes de ce quartier protestent contre l’implantation de l’unité de transformation d’or sur le vaste domaine qui leur servait de terrain de loisirs.
La tension est vive. Et ce jeudi 27 avril, la présence de la gendarmerie et la police étaient visible pour dissuader les manifestants. Les forces de sécurité ont fait usage de bombes lacrymogènes pour dissuader les opposants.
Sur place, des citoyens interrogés par le magazine Emergence accusent l’Etat d’usurper un terrain qui leur servait pour les cérémonies et les sports.
« Cela est connu par tout le monde que ce terrain est réservé pour les jeunes. Nous avons eu des informations annonçant que les autorités veulent construire une usine de raffinerie sur ici», peste un jeune homme qui s’est prêté à nos questions.
Plus loin, un autre renchérit : « Les hommes et femmes du quartier sont catégoriquement opposés à la construction d’une usine sur ce site. Nous avons décidé de manifester aujourd’hui et les forces de l’ordre sont venues lancer des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Ils ont militarisé la zone en interdisant l’accès à tout le monde. Nous ne sommes pas d’accord et les autorités veulent utiliser la force sur la population ».
A Gbessia Cité de l’air, les citoyens sont cependant conscients que la zone relève d’un domaine de l’Etat.
D’ailleurs le Chef du quartier, Elhadj Seydou Millimouno, est clair sur la question. Le terrain n’appartient pas à la jeunesse. Le notable souligne avec force qu’aucun acte n’atteste que le terrain appartient à ses sujets.
Notre enquête auprès des populations a révélé que les gens craignent plutôt les conséquences que l’usine pourrait avoir sur la santé des riverains.
« Mon bureau et moi ne sommes pas associés à la gestion de ce domaine. La décision a été prise par autorités du pays et nous nous devons rester derrière cela», lance le Chef du quartier.
Daouda Yansané