Situé dans la commune de Kaloum, le centre d’apprentissage et de promotion des femmes de cette commune a, en son sein, une trentaine de femmes qui y apprennent et pratiquent tout à la fois de la couture, la teinture, l’alphabétisation, la sculpture et l’art culinaire. Ce dernier corps de métier est introduit au centre cette année. Des femmes pratiquent, selon un programme hebdomadaire, ces différentes disciplines.
Les habits mis en échantillon, à la salle d’accueil ne passent pas inaperçus aux yeux des passants. Et le premier visiteur est attiré par ce centre établi en plein centre-ville du quartier administratif et des affaires de Conakry, la capitale guinéenne, par des articles divers et variés qu’on y trouve. Telles que des nappes de table vendues à 130.000 GNF.
Des robes s’arrachent à 80.000f gnf, idem pour les boubous. Pour s’offrir par contre des kimonos, il faudra débourser jusqu’à 100.000 Gnf. Excusez du peu ! Ce qui ne reste pas sans attiser la convoitise d’une clientèle majoritairement étrangère, selon Nantenen Keita, directrice adjointe du centre.
«Tous ces articles sont confectionnés par le centre. Nous teintons les habits ensuite nous les cousons en rapport aux tendances du moment. Pour les nappes, nous faisons des dessins dessus ou nous les brodons. Récemment, on a constitué un groupe de sculpteurs et artisans qui font les tableaux, les statuettes, les chaussures et sacs en cuir. Contrairement aux autres centres, on s’accentue sur la vente des articles pour récolter des bénéfices qui sont destinés à la satisfaction de petits besoins des femmes qui travaillent ici », explique l’oratrice.
«Dans la discipline art culinaire, on a créé un restaurant non seulement pour la formation des femmes en cuisine ( les bases d’une bonne préparation et les éléments constitutifs), mais aussi des plats locaux et étrangers, destinés à la vente. Le prix des plats locaux (le fonio) est fixé à 20.000 gnf. Les menus étrangers sont à 40.000 gnf.»
La plupart des habits exposés sont teintés. Pour la monitrice de la teinture Hawa Kourouma, cette opération consiste à faire un mélange de la couleur équivalente au modèle avec une bonne dose de sel et de la soude caustique. Après ce processus, le tissu est lavé avec un javellisant. C’est pourquoi les habits confectionnés ici sont de meilleure qualité», fait-elle dans l’autopromotion.
Cette année, le centre d’apprentissage est à sa troisième promotion. La formation gratuite des femmes est de trois ans avec un seul redoublement de classe autorisé.
Il faut dire que dans ce dernier cas, la démarche engagée par le ministère de l’Action sociale de la promotion féminine et de l’enfance est de taille. Les femmes, au cours de leur cursus, auront acquis plusieurs compétences.
À l’image des autres promotions, la troisième bénéficiera d’une aide financière du CAFP à la fin du cursus d’apprentissage. A quelle hauteur ? Mystère.
Car la directrice adjointe du centre a préféré garder le silence sur le montant.
Mariama Diouldé Diallo