Émergence – L’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES) va commencer ce lundi les opérations de transferts monétaires en faveur des personnes en situation vulnérable dans le but de juguler la pauvreté en Guinée.
L’opération va permettre à 240 000 ménages (soit 1,6 million de Guinéens) de bénéficier d’un appui financier de 250 000 francs guinéens par ménage et par mois. Elle va s’étendre dans un premier temps sur une période de six mois. Les transferts monétaires seront accompagnés de distribution de vivres essentiellement composés de sacs de riz et d’huile.
L’objectif est de porter assistance aux couches les plus vulnérables dans le contexte de crise sanitaire, indique l’agence étatique dans un communiqué.
Les transferts monétaires commenceront par Conakry avant de s’étendre à neuf autres préfectures à l’intérieur du pays. Ils constituent une composante de la Phase 2 du Plan de riposte au Covid-19.
La première phase portait, faut-il le rappeler, sur la sensibilisation des populations, la désinfection des lieux publics et la distribution de kits sanitaires.
« A date la quasi totalité des ménages sont dotés de téléphone. Ils peuvent accéder à leur argent à partir de ce lundi », assure Ansoumane Camara, Conseiller spécial du Premier ministre en charge de l’Economie, des Finances et du Budget et Coordinateur général de l’ANIES.
Créée en janvier 2019 par un décret du président de la République, l’ANIES a pour missions de concevoir, de mettre en oeuvre et d’évaluer la politique nationale en matière d’inclusion économique, financière et sociale.
Dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, l’agence engage 439 milliards de francs guinéens (soit 46 millions de dollars). Environ 428 milliards de francs (97% du fonds) sont destinés aux transferts monétaires.
Pour l’Etat guinéen, l’ANIES est un outil ambitieux qui va aider les populations les plus démunies à sortir de la pauvreté. Confiant dans sa vision, il entend consentir un effort financier représentant 2 % du Produit Intérieur Brut à cette politique de partage de la prospérité à partir de cette année.
« A l’horizon 2025, l’objectif est d’atteindre 4% du PIB. C’est une première en Afrique », se félicite Camara.
Pour parvenir à cet objectif, le budget de l’agence connait une véritable montée en puissance. De 87 milliards de francs guinéens (9,5 millions USD) en 2019 à 130 milliards de francs (14,2 millions USD) en 2020, l’ANIES sera dotée l’année prochaine d’un budget de 250 milliards de francs guinéens (27,3 millions USD).
L’initiative bénéficie de l’appui de partenaires financiers. La Banque mondiale a déjà injecté 70 millions de dollars dans le financement de l’ANIES, tandis que la Banque africaine de développement et les Emirats arabes unis ont respectivement mis sur la table 55 millions et 75 millions de dollars US.
Samuel Camara
dcm@emergencegn.net