Amendement de l’Article 36 des statuts de la BCRG : « L’objectif est de faire fonctionner le système de planche à billets »

Emergence – Depuis l’adoption par le CNT, il y a une semaine du fameux amendement de l’Article 36 des statuts de la Banque Centrale Guinéenne, les langues se délient. Des spécialistes alertent. Ils sont pour la plupart convaincus, que cette action est dangereuse pour l’économie et qu’elle est un fort révélateur de l’incapacité des régies de l’Etat à financer les dépenses publiques.

Pour rappel, l’Article 36 amendé accorde la dérogation au Conseil d’administration de la BCRG d’accroitre son concours à l’Etat de 5% jusqu’à 10%. Le délai de remboursement est aussi élargi de 90 jours à 180 jours.

Toute cette semaine, nous vous feront lire les mises en garde des spécialistes, dont certains seront sous couvert de l’anonymat comme cet ancien haut fonctionnaire du Trésor public guinéen :

« Cet amendement n’a d’autre objectif que de faire fonctionner l’État par le financement bancaire. En d’autres termes faire fonctionner le système de planche à billets.

C’est le dernier rempart quand les régies de recettes sont incapables d’assurer le fonctionnement de l’État par la mobilisation des ressources souveraines.

Le financement de l’État par le système de planche à billets entraîne la flambée des prix sur le marché par la prolifération des billets de banque, alors que la contrepartie en bien matériel est inexistante. De facto le pouvoir d’achat baisse à travers la dépréciation de la monnaie nationale face aux devises étrangères.

Bref, le taux de pauvreté au sein de la population va considérablement augmenter et pourrait entraîner de graves crises sociales. Des pays comme la Bolivie, la Colombie, l’Argentine, la Tunisie, la Namibie, et même le Ghana sont confrontés à ce genre de situations présentement ».

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