Emergence – Sous le feu des critiques pour sa méthode jugée parfois sélective et lente, la Cour de répression des infractions économiques et financières de Guinée promet fermeté et rigueur dans le traitement de la trentaine de dossiers déjà à son niveau.
« Nous n’avons aucune inquiétude, nous savons que toute personne poursuivie devant la CRIEF viendra répondre ou on la fera venir », a réaffirmé le Procureur spécial de la Cour Aly Touré. « J’ai toujours dit aux avocats de faire venir leurs clients pour répondre, ils ont le temps de ramasser ce qu’ils veulent prendre », a-t-il ajouté en conférence de presse.
La CRIEF a été créée début décembre dans le but de juger les délits économiques et financiers commis en Guinée. Basée à Conakry avec possibilité de tenir des audiences en tout autre lieu du territoire national sur ordonnance de son président, elle est compétente pour juger les soustractions et détournements commis par des agents publics lorsque la valeur est égale ou supérieure à un milliard de francs guinéens, selon l’Ordonnance de sa création.
Parmi ses champs d’intervention, il y a la corruption des agents publics nationaux, étrangers et internationaux, la corruption dans la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics et la corruption dans le secteur privé. Aussi, les délits des fonctionnaires qui se sont ingérés dans les affaires ou activités incompatibles avec leurs fonctions et les vols, extorsion, abus ou escroquerie portant sur des biens dont la valeur est égale ou supérieure à un milliard de francs guinéens sont concernés.
Selon le Substitut du Procureur spécial, Joséphine Loly Tenkiano, un total de 26 dossiers étaient en instruction et 2 en jugement à la date du 15 mars. « Huit personnes sont sous mandat de dépôt et se trouvent à la Maison centrale de Conakry, 106 autres sont en liberté et 7 personnes morales sont concernées », a-t-elle révélé.
Le Procureur spécial Aly Touré projette d’ores et déjà les premières audiences publiques pour avril.
Ousmane Sylla