Emergence – On en sait un peu sur le contrat passé entre la Banque centrale de la République de Guinée et la société d’affinage belge Affinor. Du moins pour ce qui est de la version du Dr Louncény Nabé, gouverneur de l’institution monétaire guinéenne de 2010 à 2021.
C’est dans un Mémo adressé au président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya, que le banquier Louncény Nabé a préféré exposer sa version des faits.
Ainsi, rappelle-t-il, les relations entre la BCRG et Affinor ont commencé en 2015.
A l’époque, se souvient-il, l’or guinéen provenant de l’exploitation artisanale était refoulé par les fondeurs-affineurs de la LBMA (London Bullion Market Association). Pour besoin de clarification, la LBMA garantit d’avoir des lingots certifiés avec un titrage d’or assurée.
L’ancien patron de la Banque centrale ajoute que même les affineurs qui disposaient de relations avec la Guinée dans les 1990 ne voulaient plus poursuivre leurs relations du fait de la non certification de l’exploitation artisanale qui ne correspondait plus aux nouvelles réglementations internationales en vigueur.
« C’est ainsi que les responsables d’Affinor ont proposé de nous aider en faisant appel à Mineral Care pour faire la traçabilité de la production artisanale », explique l’ancien Gouverneur de la Banque centrale dans son Memo.
Une fois le deal passé en 2015 avec la société belge, la BCRG a envoyé une première quantité de 2,412 tonnes d’or. La vente a généré un profit de 145 milliards GNF. En 2017, les achats ont repris et 12,6 tonnes d’or seront expédiées pour raffinage par Affinor.
En tout, 9,402 tonnes ont été vendues sur ordre de la BCRG sur les 12,6 tonnes expédiées. Les opérations ont pu générer un profit global de 40 millions de dollars US, selon lui.
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D’après le Dr Louncény Nabé, la vente de l’or raffiné s’est poursuivie jusqu’à l’apparition du Coronavirus.
« Il est resté 3,139 tonnes qui figurent aussi bien sur les relevés de la BCRG et ceux d’Affinor, dont la dernière certification par l’auditeur KPMG remonte à juin 2021 », explique le banquier qui précise tout de même que des démarches ont été menées auprès de Samp, un affineur français basé à Lyon, dans la perspective d’une diversification de partenaire conformément aux recommandations de l’auditeur de la BCRG en l’occurrence KPMG.
Dans le cadre de l’exécution du contrat, la Banque centrale a payé 4,48 millions d’euros à Affinor. Mais une somme qui représente les frais de transports d’affinage, d’assurance et de stockage de la quantité totale d’or entre 2015 et 2021, selon son ex-gouverneur.
« Les facture ont fait l’objet d’examen par les services concernés de la banque avec les comparaisons appropriées », clame M. Nabé.
Samuel Camara