Emergence – Deux semaines après l’adoption par une ordonnance du Président de la transition de la Loi des finances initiale 2022, les ministres en charge de l’Économie et du Budget tentent de rassurer sur les bonnes intentions du texte budgétaire.
Conformément aux priorités définies par le CNRD dans la Charte de la transition et celles de la lettre de cadrage et d’orientation du Premier ministre, le budget de 2022 est estimé à 26 063,79 milliards en termes de recettes et à 30 607,66 milliards pour les dépenses, soit un déficit de 4 543,87 milliards de francs guinéens.
Selon le ministre du Budget Moussa Cissé, ce budget va couvrir les secteurs clés pour l’intérêt de la population. « Les secteurs de la Justice, de la Défense et de la Sécurité se voient allouer 14,67% du total des dépenses hors financements extérieurs. Ces allocations prennent en compte la part annuelle de la loi de programmation militaire 2021-2026. Ces allocations étaient de 13,5% en 2021 », comment-il.
Cela va permettre, dit-il, de consolider les services judiciaires et l’administration pénitentiaire, la remise à niveau des institutions de sécurité publique.
« Les secteurs de l’Éducation, de la Santé deviennent une priorité stratégique des autorités de la Transition en se voyant allouer 19,47% du total des dépenses, soit une progression de 18,3 points par rapport au budget révisé de 2021 », explique le patron du Budget.
Les secteurs des infrastructures et de transport sont également privilégiés avec des dotations qui augmentent à hauteur de 8,22% contre 5,4% en 2021 ».
Pour dynamiser le secteur agricole, l’allocation budgétaire est portée à 4,3% du total des dépenses soit près d’un doublement de l’inscription de 2021 qui était de 2,4%.
Ces prévisions de recette, d’après le ministre Moussa Cissé, ont été minutieusement discutées avec les trois régies à savoir les douanes, les impôts et le trésor, qui seront en mesure de porter le taux de pression fiscale à 13,88% soit près d’un point et demi de hausse par rapport à l’an dernier, en adéquation avec l’objectif de croissance économique de 5,6% cette année.
« Le niveau global des dépenses a été ajusté, afin de présenter un budget soutenable cohérent, avec un financement adéquat du du déficit budgétaire, pour éviter d’aggraver l’endettement des générations futures. Ainsi, les emprunts auprès de la banque centrale seront limités, l’apurement de la dette intérieure auditée sera poursuivi. Et par conséquent le budget 2022 ne verra pas de reconstruction d’arriérés, afin de soutenir notre secteur privé et l’emploi des jeunes », rassure le ministre du budget.
Ousmane Sylla