Émergence- Depuis l’avènement au pouvoir du CNRD, la monnaie locale, le Franc guinéen s’apprécie considérablement par rapport aux devises. Pour preuve, sur le marché de change local, le dollar qui était à 9 900 GNF se négocie entre 9 200 GNF et 9 100 GNF.
Le paradoxe saisissant, est que, malgré cette embellie, les prix des denrées de grande consommation et d’autre articles sur le marché vont à la hausse.
Votre quotidien en ligne Emergencegn.net vous aide à mieux comprendre.
Force est de constater que cette embellie est plutôt conjoncturelle que structurelle, malgré la tendance positive en marche depuis juin 2020.
De cette date jusqu’à la prise du pouvoir par la junte militaire, le Franc guinéen s’est bien apprécié.
Aujourd’hui, cette appréciation fulgurante de la monnaie locale par rapport aux devises pourrait s’expliquer comme suit :
D’abord par le désendettement du Trésor vis-à-vis de la Banque centrale à hauteur de plus de 1 000 milliards de francs guinéens.
Puis, le gèle des comptes des entreprises publiques, parapubliques et ceux des tierces depuis le coup d’État. Il entraîne la rareté du Franc Guinéen dans la circulation.
Conséquence, l’offre est supérieure à la demande de devises. En effet, les détenteurs de ces monnaies étrangères sont alors contraints, dans le but de satisfaire leur quotidien, de s’en défaire pour se procurer la momie locale.
Selon des spécialistes, la tendance devrait reprendre la courbe ascendante quand le budget de 2022 en élaboration dès le début de son exécution. Bref, les choses devraient changer quand les comptes seront dégelés, car, il y aura une ruée sur les devises.
À cela s’ajoute une habitude ancrée chez les guinéens. Celle qui consiste à ne pas faire baisser les prix, même si les conditions économiques, comme c’est le cas actuellement, y sont favorables.
« Il n’y a aucune raison que les prix ne baissent pas, car les importations sont faites en devises. Quand cela baisse, il va s’en dire qu’on débourse moins de frais pour se procurer le même montant en devises », fulmine un observateur.
Parlant des conséquences que de cette situation sur l’économie nationale, un interlocuteur dans les milieux bancaires nous expliquent qu’elle comporte plutôt des avantages dans les pays, comme les notre, qui vivent en grande partie des importations.
Sadikou
