Emergence – Les cours et tribunaux de Conakry sont fermés ce mardi 20 avril suite à une grève déclenchée par l’ordre des avocats de Guinée en soutien aux Huissiers de justice. Ceux-ci protestent depuis plusieurs jours déjà contre les tracasseries auxquelles ils sont confrontés dans l’exécution des décisions de justice.
Les avocats se veulent solidaires aux huissiers et sont déterminés à poursuivre la grève qu’ils ont entamé lundi jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Selon le Secrétaire général par intérim du Barreau de Guinée, le boycott des audiences va se poursuivre jusqu’à nouvel ordre.
« Nos portes restent cependant ouvertes aux négociations avec les autorités concernées », affirme Me Jean Baptiste Jocamey Haba.
« Il y a un réel problème en Guinée lié à l’exécution des décisions des judiciaires. Les audiences se tiennent normalement, les actions sont introduites, les débats sont faits et les décisions sont obtenues. Ces décisions sont revêtues de la formule exécutoire et ne sont pas exécutées », justifie l’avocat.
Les avocats reprochent à l’Etat le manque d’appui nécessaire pendant l’exécution des décisions judiciaires.
« L’article 29 de l’Acte Uniforme portant procédure indique clairement que l’Etat doit prêter main forte dans l’exécution des décisions de justice, en octroyant la force, les services de sécurité », explique Me Haba.
Outre la difficulté à obtenir la réquisition, les Huissiers et les avocats reprochent à la gendarmerie d’imposer des frais d’exécution qu’ils jugent exorbitants.
La grève paralyse les audiences dans tout le pays. Une réunion d’urgence convoquée par le ministre de la Justice n’a pu débloquer la situation.
Ousmane Sylla