Emergence – L’arrêt des travaux de la construction à Coyah, de l’entrepôt de la Pharmacie centrale de Guinée – PCG- fait la une des médias guinéens. Il suscite également de l’inquiétude chez une opinion nationale dont les oreilles ont assez entendu des accusations de détournements qui ont eu raison des projets similaires.
S’agissant de ce projet, l’évaluation faite pour son exécution a été estimée à 7 millions de dollars. En effet, le Fonds mondial , l’USAID et la coopération japonaise contacté par la structure bénéficiaire ont décidé de mobiliser le financement. La Guinée pour sa part, a inscrit dans le budget de 2018 sa quote-part estimée à 7,73 milliards de francs.
Première suspicion : Sur la demande des partenaires, les autorités sanitaires du pays ont refusé que tous les fonds mobilisés ne soient mis sur un seul compte. Il a alors été décidé que chacun des bailleurs gère le fond qu’il a décidé d’allouer au projet.
Deuxième suspicion : Sur la base de la simple évaluation faite par la Pharmacie centrale de Guinée, et sans informer celle-là qui en est le bénéficiaire, le ministère de la Santé a attribué à une entreprise, le contrat de construction dudit entrepôt suivant un appel d’offres restreint.
Troisième suspicion : Début novembre, le Fonds mondial constatant l’arrêt des travaux a interpellé l’actuel ministre de la Santé, Remy Lamah. Celui-ci a, en effet écrit à son homologue des finances , Mamadi Camra afin de s’assurer de la disponibilité des 10 milliards restants qui constituent le reliquat de la quote-part de la Guinée dans le projet. A préciser que 7 milliards ont été dépensés par le ministère , pour disent-ils, payer les deux décomptes déposés par l’entreprise pour des travaux exécutés.
Le ministre des finances à son tour, dans un courrier daté du 09 décembre a expliqué qu’un engagement correspondant à l’ordre de virement No 5087 du 11 octobre 2018 , a été effectué par la DAF, Zénab « Nabaya » Dramé, actuel ministre de l’enseignement technique. L’ordonnateur principal des dépenses de l’Etat dans son courrier affirme que 7 milliards ont été consignés dans les livres du Trésor public sur le sous-compte 224161 , dont le compte générique No 2011000148 intitulé PGT/Dépôts des services. Puis le ministre de préciser que le solde disponible est de 10 milliards sur le compte de la PCG. Sauf que des responsables de la PCG interrogés affirment que le compte à eux leur attribué n’est pas le leur. De cela découle plusieurs interrogations :
Primo : les 10 milliards existent-ils ? Si oui, où ?
Deuxio : Qui est signataire de ce compte à la place de la PCG à laquelle a été attribué par le ministère des finances le nouveau compte qui contiendrait ladite somme ?
A préciser que les travaux ont été arrêtés pour des raisons techniques.
L’USAID qui aurait pris le lead du projet conformément à une mission qui s’est rendue au Mali et en Côte d’ivoire en vue de s’inspirer de la réussite du même modèle dans ces pays. L’institution américaine a d’ailleurs recruté un cabinet sud-africain qui fait l’évaluation des coûts et devrait faire l’audit des payements effectués en faveur de l’entreprise recruté pour l’exécution du contrat de construction.
Mohamed