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Confection des tissus ‘’made in Guinéa’’ : plus de charges que de profits (témoignages)

Madame Cissé Rokhaya, sénégalaise vivant en Guinée il y a plus de vingt ans, tenancière d’un salon de couture, ‘’Safir création by Oumie » à Kaloum, représente la Guinée, la Côte d’ivoire, avec une diversité de coutures.

«Mais, à l’heure où nous sommes elle s’accentue sur le textile guinéen», a-t-elle précisé dans un entretien à emergencegn.net.

Il y a ARTEX qui nous ravitaille en tissus que nous sommes chargés de coudre. Il y a aussi Bettica qui nous ravitaille. », détaille dame Rokhaya. Mais pour s’affranchir des fois de la sous-traitance, «on va dès fois à la source, à Kindia ou en forêt pour chercher la bonne qualité»
«Avant, les gens s’habillait plutôt à l’européenne. Mais, maintenant, dans nos tissus, les gens en font beaucoup de choses. Vous avez vu les tenues de soirées, tu peux aller en soirée, aux cérémonies de mariage, partout. On a créé pour pouvoir servir tout le monde », a expliqué Rokhaya Cissé.

Selon elle, le Guinéen a un portefeuille très léger, «donc, c’est un peu difficile. On a plus de charges dés fois que de profits. Parce qu’on paie les tailleurs, l’atelier, la publicité.»
Le prix des robes varie entre 600, 700 et 1 million de francs guinéens. Les chemises, pour hommes s’arrachent entre 400 et 500 mille francs guinéens. Mais, des clients ne s’en plaignent pas outre mesure. Pourquoi ? «Parce que c’est de la bonne qualité. Comme les Guinéens le font bien maintenant, ils ont commencé à connaître la vérité. Et se dire, au lieu d’importer, il faut exporter. Ça, c’est une très bonne chose», répond Rokhaya.

De son côté, Bangoura Fatoumata, responsable commerciale de TouFa Chic couture, travaille sur beaucoup de tissus guinéens, notamment les Kindle.

A l’occasion du 08 mars, fête des femmes, elle dit avoir reçu beaucoup de commandes de tissus pour la confection de l’uniforme lancés par des particuliers venant des ministères, des banques ou autres entités. «Mais, ils ne viennent pas au nom du ministère ou d’une entité quelconque », précise Bangoura.  «On arrive à nous en sortir financièrement. Puisqu’actuellement, les gens ont tendance à aller vers le textile, le pagne africain. J’allais dire guinéen. C’est beaucoup à la mode. Et à la friperie, ils ne peuvent pas en avoir. Donc, ils sont obligés de venir vers nous», dit-elle, tenant secret son chiffre d’affaire.

Toutefois, relève-t-elle, «le problème que nous avons, ce sont les accessoires qui rentrent dans la finition de la couture. Il s’agit des belles fermetures, les garnitures, les boutons sur les chemises, par exemple. On rencontre de sérieux problèmes à en trouver ici. En tout cas de bonne qualité. Malheureusement, les commerçants importateurs n’envoient pas de bonne qualité. On est obligé d’aller en Côte d’Ivoire, au Sénégal pour aller chercher cela.»

Youssouf Diallo