Emergence – Les Guinéens ont commencé à voter dimanche matin dans une élection présidentielle à haute tension pour choisir leur président pour les six prochaines années.
Le président sortant Alpha Condé, 82 ans, au pouvoir depuis 2010, fait face à onze autres candidats dont deux femmes. Environ 5,4 millions d’électeurs sont concernés par le vote d’aujourd’hui.
Beaucoup d’électeurs sont allés dans les bureaux de vote pour désigner, disent-ils, un chef d’Etat qui va tenir compte de leurs préoccupations majeures.
« J’ai voté dans l’espoir que la Guinée avance et que les politiques se mettent d’accord », a déclaré Baba Condé, un électeur qui venait de s’acquitter de son devoir civique à Simabaya, en banlieue de Conakry.
« Le président qui sera choisi à l’issue de ce vote devra s’investir dans tous les domaines, notamment la création d’emplois pour nos enfants », a dit Condé, 52 ans, chauffeur de profession. « Nous voulons que ce pays avance comme les autres ».
Les bureaux de vote ont ouvert à 7h et seront fermés à 18h sur toute l’étendue du territoire national.
Les résultats provisoires ne seront pas connus avant jeudi.
Les mines au cœur de la campagne
Tous les candidats ont plaidé pendant la campagne électorale en faveur de la réconciliation, le renforcement du tissu social et la lutte contre la corruption.
Ils se sont en outre engagés à apporter des réformes profondes dans les secteurs porteurs de croissance comme les finances, le tourisme et l’agriculture.
Au pouvoir depuis dix ans, le président Condé qui brigue un troisième mandat, a promis de faire de la transformation locale et la diversification de la production minière son cheval de bataille s’il est réélu.
Durant la campagne, il a promis la réalisation d’au moins trois nouvelles raffineries d’alumine et faire passer la capacité de production de 600 000 à 1,6 million de tonnes d’alumine en 2025.
La production de bauxite, minerai dont le pays détient la plus importante réserve au monde, devrait atteindre 100 millions de tonnes d’ici à 2030 contre 60 millions actuellement, a-t-il dit.
« Nous allons procéder à la réalisation effective d’ici 2030 des engagements d’investissement acquis entre 2010 et 2020, à hauteur d’au moins 25 milliards de dollars US », a avancé Alpha Condé dans son projet de société dont copie a été consulté par Emergence Magazine.
Son principal opposant Cellou Dalein Diallo a plaidé pour plus de transparence et un investissement accru du privé dans l’industrie minière.
L’ancien Premier ministre a également promis une diversification vers le fer, l’uranium et le pétrole.
Enfin, il a annoncé la révision du Code minier en accord avec les partenaire pour accroître substantielles les revenus de l’Etat et des communautés.
Samuel Camara
dcm@emergencegn.net