Émergence – Une enquête réalisée en Guinée par le Réseau Afrobaromètre et State view International et dont les résultats viennent d’être publiés à Conakry révèle que l’écrasante majorité des Guinéens ne sont pas satisfaits de la politique publique d’accès à l’eau, à l’électricité et aux services de santé.
L’enquête a été conduite du 21 novembre au 10 décembre 2019. Elle souligne dans ses conclusions que les infrastructures routières, l’accès à l’eau et à l’électricité, l’assainissement, la santé et la création de l’emploi pour les jeunes sont les tops cinq des priorités des Guinéens. La quasi totalité des ménages sondés estiment que ces services sont les besoins sur lesquels le gouvernement devrait accentuer sa politique.
Selon Aliou Barry, Directeur général de State View International, l’enquête a touché 200 adultes guinéens. Moins de deux citoyens sur 10 approuvent la réponse du gouvernement en matière de fourniture fiable d’électricité.
En plus, le réseau électrique est disponible dans quatre sur 10 des zones visitées ( 40%) lors de l’enquête. En milieu rural, une sur 10 des zones (9%) dispose d’un raccordement à l’électricité. Environ 33% des Guinéens affirment que leurs ménages sont raccordés au réseau électrique d’EDG et en milieu rural, le taux tourne autour de 3%, indique Barry.
S’agissant toujours du secteur de l’électricité, l’enquête soutient que plus de huit Guinéens sur dix, soit 83%, soutiennent que la performance du gouvernement en matière de fourniture d’électricité est « plutôt mal » ou « très mal ».
« Ce sentiment est plus partagé en milieu rural où 95% des sondés l’approuvent qu’en milieu urbain, 65% », explique le patron de State View International.
Les autres secteurs, notamment l’eau et la santé, l’enquête note que plus de trois quarts, soit 77%, des zones enquêtées disposent de centres de santé. Ces centres de santé sont moins disponibles en milieu rural que dans les zones habitées par les pauvres.
En plus, six Guinéens sur dix, c’est-à-dire 61%, trouvent qu’il est « difficile » ou « très difficile » pour eux d’obtenir les soins médicaux dont ils ont besoin. Cette tendance est en hausse depuis 2015. Et, parmi les citoyens qui ont eu affaire à une clinique, ou un hôpital public ont dû verser des pots-de-vin au personnel de santé pour obtenir les soins dont ils avaient besoin.
Selon l’enquête, l’accès à l’eau potable est la deuxième priorité des Guinéens mais, quatre Guinéens sur 10 (41 %) affirment qu’ils ont « plusieurs fois » ou toujours manqué d’eau potable pour leurs besoins domestiques pendant l’année précédant l’enquête.
« Plus de huit Guinéens sur dix, environ 85%, pensent que le gouvernement répond « plutôt mal » ou « très mal » aux préoccupations des citoyens en matière de fourniture des services d’eau et d’assainissement, mentionne le rapport.
Ousmane Sylla