Émergence – L’aéroport international Conakry-Gbessia qui tournait déjà au ralenti depuis la flambée de la pandémie de coronavirus en Chine et en Europe a été officiellement fermé au trafic aérien le mardi 23 mars.
La mesure qui vise à éviter la propagation du Covid-19 sur le sol guinéen impacte directement les conducteurs de taxis, les cambistes et les bagagistes qui assurent les services au sein de l’aéroport.
Aujourd’hui, l’aire habituellement réservée aux taxis est vide. Tous les véhicules sont dégagés. L’endroit est encerclé et une équipe de force de l’ordre veille au grain.
Les chauffeurs de taxi ont reçu l’ordre de quitter les lieux le samedi. Conséquence, la majorité de ces conducteurs se retrouvent sur le carreau. « Nos véhicules sont garés en attendant de voir l’évolution de la situation. Nos revenus dépendent de la clientèle et en fonction de la distance », explique Issiaga Camara.
Les déplacements par client varient en temps normal entre 100 000 et 200.000 francs guinéens, voire plus. « Mais depuis la fermeture, comme vous le constater, ce n’est pas possible. Puisque c’est une situation sanitaire internationale, nous suivons de près l’évolution des choses », se désole-t-il.
A quelques encablures de l’aéroport, les cambistes qui sont regroupés aux alentours rongent aussi leurs ongles. L’arrêt des vols a fait chuter drastiquement le taux de transactions fiduciaires. Les clients ne se bousculent plus. « Nous avons perdu la grande partie de notre clientèle constituée de voyageurs et d’accompagnateurs qui font beaucoup change », commente Thierno Souleymane Barry.
Les cambistes disent pouvoir réaliser un bénéfice de plus de 100.000 par jour, si les affaires sont bonnes. Ce qui leur permet de subvenir aux besoins de leurs familles.
La Guinée a déclaré son premier cas de Coronavirus le 13 mars. Un total de cinq cas a été enregistré jusque-là.
L’aéroport a été fermé jusqu’à nouvel ordre, selon la décision de la direction générale de la Sogeac.
Ousmane Sylla