Embourbée dans un processus électoral à la fois violent et incertain, la Guinée va devoir faire face à certains contingences du moment sans l’engagement total et habituel de ses principaux partenaires techniques et financiers. Certaines opérations sont mises en veilleuse en attendant l’issue du processus législatif et référendaire.
Le premier a avoir suspendu ses missions « techniques » est le FMI (Fonds Monétaire International). L’institution a notifié début-février aux autorités guinéennes sa volonté de suspendre toutes ses missions à destination de Conakry.
A l’origine de cette décision, le processus électoral guinéen axé sur les élections législatives et le référendum controversé prévus, tous les deux, à la date du 1er mars. Un processus, rappelons-le, boycotté par l’opposition et le Front national pour la défense de la constitution qui jurent tous de l’empêcher à tout prix.
A Conakry, on s’évertue dans les rouages du pouvoir à expliquer que cette « suspension » ne signifie nullement un « embargo ». Mais qu’il s’agit d’une « mesure sécuritaire classique » que les institutions de Bretton Woods adoptent comme partout ailleurs.
Sans officiellement annoncer l’arrêt momentané de ses activités, la BAD (Banque africaine de développement) a reporté sine die une importante conférence de presse qu’elle avait initialement prévue le mercredi 19 février à son bureau-pays à Conakry. La conférence de devait permettre à l’institution de détailler aux journalistes le bilan des activités menées en 2019 et les perspectives pour l’année 2020. Mais celle-ci a été reportée à « une date ultérieure » pour des raisons de « calendrier ».
Comme pour ne rien arranger, la réaction du FMI et de la BAD sont suivies par celle de la Banque mondiale qui annonce également la suspension de ses missions en Guinée pour raisons « sécuritaires ». A la différence des autres, la Banque précise que sa suspension court du 28 février au 8 mars, soit une semaine après les élections couplées.
Émergence