Le gouvernement guinéen et le milliardaire Beny Steinmetz viennent de trouver un accord, mettant ainsi un terme au différend qui les opposait depuis 2012. La Guinée accepte de retirer ses accusions de corruptions portées contre la compagnie de l’homme d’affaires franco-israélien.
L’information est livrée par l’agence Bloomberg. L’accord a été obtenu grâce à une médiation menée par l’ancien Président français Nicolas Sarkozy qui a récemment séjourné d’ailleurs à Conakry.
« Après des mois de négociations secrètes, la société BSG Resources Ltd. de Steinmetz a convenu avec le président guinéen Alpha Condé de retirer les accusations de corruption se multipliant l’une après l’autre et d’abandonner une procédure d’arbitrage vieille de deux ans sur l’un des gisements minéraux les plus réputés au monde – – le projet de minerai de fer de Simandou », rapporte l’agence de presse américaine. Ajoutant aussi que « la Guinée a également accepté de s’associer au grand spécialiste des mines, Mick Davis, qui développera la mine de minerai de Zogota une fois les différends réglé ».
L’accord signé par les deux parties permettra la société Niron Metals, dirigé par le britannique Mick Davis, de développer le gisement de fer de Zogota qui appartenait aussi à BSGR.
Beny Steinmetz a confirmé l’information, précisant qu’un bon accord était mieux que n’importe quel affrontement. « Nous étions des ennemis. Nous sommes maintenant amis et partenaires du gouvernement guinéen », a ajouté l’homme d’affaire, cité par Bloomberg. « Nous sommes tous très satisfaits de la situation », s’est-il réjouit.
Côté guinéen, le ministre des Mines Abdoulaye Magassouba confirme l’existence du deal. « Nous sommes satisfaits de cet accord », a-t-il confié. « C’est pour le bien de la population. C’est dans cet objectif que le gouvernement s’efforcera de travailler dans un partenariat gagnant-gagnant avec les investisseurs ».
Lassés par une procédure judiciaire qui perdurait dans le temps, le président Alpha Condé et Beny Steinmetz semblent s’être avoir réalisé qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. Les autorités guinéennes acceptent de renoncer à l’accusation pour éviter le gel prolongé des gisements de fer de Zogota et Simandou qui, de toute évidence n’arrange pas le pays.
Pour un petit rappel, c’est en 2012 que les autorités guinéennes ont annulé les conventions de BSRG sur Zogota et une partie de Simandou pour « faits de corruptions et distribution de pots-de-vin. »
Pour le milliardaire franco-israélien, ces accusations ont causé une véritable descente aux enfers. Au cœur de plusieurs enquêtes aux Etats-Unis, en Suisse et en Israël, il a séjourné temporairement en prison avant d’être placé en résidence surveillée.
Par Samuel Camara