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Lutte anti-corruption : le tweet du président Alpha Condé qui passe mal

La Guinée a observé lundi 9 décembre, à l’instar de la communauté internationale, la Journée internationale de lutte contre la corruption. Une occasion saisie par le président Alpha Condé pour mettre à son actif le succès d’une lutte qui, pourtant, avance dans son pays à pas de caméléon.

C’est par un tweet que le Chef de l’Etat guinéen Alpha Condé a renouvelé sa détermination à combattre la corruption le 9 décembre, à l’occasion de la journée consacrée à la lutte contre ce fléau.

« En cette journée de lutte contre la corruption, je tiens à rappeler mon engagement ferme à faire de la corruption un souvenir du passé en #Guinée« , a-t-il écrit. Et de poursuivre : « Notre pays a su tourner la page face à ces pratiques néfastes pour notre développement, poursuivons. #UnisContreLaCorruption #Kibaro ».

https://twitter.com/AlphaCondePRG/status/1204080077748789248

Le tweet a provoqué l’ire de nombreux internautes guinéens qui estiment que le président Condé se moque de ses compatriotes.

« Vous parlez de la Guinée, j’espère! Parce que votre PM @IbrahimaKFofana n’est pas d’avis. Pour lui, chaque année le pays perd plus de 600 milliards de francs rien qu’à cause des Pots-de-vin. Et que dire des 3 milliards de dollars détournés au nom de l’électricité », fulmine Machiabel.

« Le secteur de l’électricité symbolise la corruption de votre régime. 3 milliards de $ pour nous servir l’obscurité. Les marchés de gré a gré que vous octroyez à vos proches. Les entreprises qui gèrent les fêtes tournantes de l’indépendance sont une illustration », assène cet autre internaute du nom de Kalil le général.

Un autre Twittos du nom de Damby Bah en rajoute une couche. « Monsieur @AlphaCondePRG, commences par retirer le port des mains de Albayrak. Un acte qui vaut de loin et mieux qu’une parole de promesse », s’insurge-t-il.

« M. Le président, Dites nous où sont nos 700 millions de dollars versés par Rio tinto et les recettes minières qu’on ne voit pas dans les comptes de l’Etat au trésor public ? », s’interroge Bangoura Khamè.

Les réactions parfois caustiques des internautes ne sont pas fortuites. Dans le domaine de la lutte anti-corruption, le régime Condé laisse un goût d’inachevé.

Élu en 2010 sur la base d’un programme de société qui plaçait la lutte contre les déperditions financières au centre de sa gouvernance, le président guinéen peine à dérouler le programme tel que promis. La faute à certaines considérations politico-politiciennes.

La nomination en mai 2018 du Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana avait donner un nouveau souffle à la lutte, avec le limogeage un mois plus tard, des directeurs généraux d’alors de l’Office guinéen de la publicité et l’Office guinéen des chargeurs  pour « malversations financières ».

Depuis, le combat semble avoir pris du plomb dans l’aile. Un courrier du Chef du gouvernement qui annonçait un audit complet des principales régies financières du pays est resté lettre morte jusqu’à ce jour.

Par Samuel Camara