Les voiries urbaines de Conakry se départissent de plus en plus de leur image négative. Avec le projet de réhabilitation du réseau routier de la capitale qui connait à ce jour des avancées considérables. Cette initiative salutaire nécessite de la part de l’Etat, de gros efforts financiers.
Cette opération de réhabilitation des voiries de la capitale qui se poursuit en ce moment sous le magistère de Moustapha Naité, avait démarré le 27 avril 2018. C’était du temps de Mme Oumou Camara, son prédécesseur.
Il avait été indiqué alors, que la première phase du projet devait toucher toutes les voiries des communes de Kaloum, Dixinn et Matam.
Les autorités des Travaux Publics de l’époque avaient également inscrit à leur agenda, la construction de deux échangeurs dont un au rond-point de Matoto et l’autre à Kagbélen. Ainsi que l’aménagement de la route Donka-Belvédère, en deux fois deux voies.
Le coût global de réalisation des travaux était estimé à 220 millions de dollars usd, financés à hauteur de 80 % par la partie chinoise et 15 % par l’Etat guinéen. C’est l’Entreprise CBITEC qui réalisa les travaux dans un délai de trente mois.
Madame Oumou Camara avait déclaré ceci lors du lancement de ces travaux : « après la réalisation de 391 km de voiries urbaines dont 217 km dans les villes de l’intérieur et 174 km à Conakry, y compris les 42 km en deux fois deux voies, nous voilà aujourd’hui au lancement des travaux de construction des échangeurs de Matoto et de Kagbélen».
Ce projet devait marquer le début de la transformation de la capitale guinéenne en ville moderne. Etant donné qu’en plus des travaux classiques de terrassement et de construction des chaussées, une attention particulière avait été accordée à l’assainissement et au drainage des eaux pluviales, en raison de la vétusté et du manque du système de drainage dans ces communes. Malheureusement, Dame Oumou Camara s’en ira du gouvernement, sans résultat probant, ce, malgré l’engloutissement de plusieurs milliards de francs guinéens dans des travaux dont certains ne verront jamais le jour.
Moustapha Naité, son successeur à la tête du ministère des Travaux Publics, va aussi axer ses efforts dans l’entretien et la réfection des voiries urbaines de Conakry.
Ainsi donc, des travaux de fermeture des nids de poule, de réfections localisées, de ressurfaçages des chaussées, de désensablement, d’évacuation des ordures le long des routes et des emprises, de protection des caniveaux à travers la pose des pavés, de construction de murets au niveau des périmètres des marchés, de la pose de balises et des signalisations verticales et horizontales, ont été réalisés ou sont en cours de l’être.
Un bilan mi-figue mi-raisin
Selon le ministre des Travaux Publics Moustapha Naité, le gouvernement du Pr. Alpha Condé a hérité d’un réseau routier dégradé à plus de 81%. Et qu’il fallait donc tout refaire. Ou presque. Et, pour ce faire, l’Etat n’aura pas lésiné sur les moyens, en investissant 2, 200 milliards de dollars dans les travaux routiers.
Ce qui a permis la création de 320.000 emplois directs, à en croire le ministre Naité. Dans cette proportion, Conakry a pu bénéficier de 88 km de routes réhabilitées ou construites, depuis 2011.
Les travaux de réhabilitation et de construction de routes à Conakry ont concerné 88 km.
«Nous avons réhabilité et/ou reconstruit (ou les travaux sont encore en cours ou vont démarrer pour certains) plus de 2 000 km de routes nationales », a indiqué récemment le ministre des Travaux Publics, lors d’une conférence de presse tenue à Conakry. Moustapha Naité précisera au passage que 250 km de voiries ont été réhabilitées dont la majorité à Conakry, qui en avait, à l’en croire, grand besoin.
Perspectives
S’agissant des perspectives, le ministre des TP a annoncé la construction de deux autoroutes. L’une, dénommée ‘’route du littoral’’ qui va partir de Kaloum-centre administratif et des affaires de la capitale, en passant par le littoral de la corniche Sud (Résidence 2000) jusqu’à la sortie de Conakry au km36. Cette infrastructure qui sera réalisée avec un financement du PPP-Partenariat Public-Privé, disposera d’au moins deux péages et passera également en aérien à plusieurs endroits, notamment au niveau des mangroves. Elle tiendra compte par ailleurs des composantes environnementales. C’est dans ce cadre qu’est prévue, la constitution des échangeurs de Km36 et Kagbélen.
L’autre autoroute, appelée ‘’ Nouvelle artère Lambanyi-Dubréka’’ est longue de 31,22km, avec 8km d’embranchement via les transversales T8, T10 et une pénétrante au niveau de l’hôpital marocain pour relier la corniche Nord.
Le tronçon à construire ira pour sa part vers le nord-est du domaine marécageux de Lambanyi, selon le ministre, et évitera l’hôpital financé par le Maroc pour traverser la rivière au nord-est dudit quartier.
Par ces travaux, le ministre Naité explique que le président Alpha Condé veut inscrire la capitale dans une nouvelle dimension qui rentre dans le cadre du développement du Grand Conakry vision 2040. Lequel prend en compte, la validation de la nouvelle zone administrative et commerciale de Koloma et le plan de développement urbain-PDU.
«Cette volonté se concrétise par la réalisation de deux gros projets ayant pour ambition d’améliorer le réseau routier de la capitale, améliorer les conditions du trafic à l’intérieur de Conakry et créer de nouveaux accès aux deux sorties de la capitale que sont Coyah et Dubreka », a détaillé Moustapha Naité.
Selon le ministre des Travaux Publics, en bouclant ces deux projets, le Grand Conakry aura réalisé en grande partie, son problème de congestion de la circulation et pourrait s’ouvrir vers Coyah et Dubréka, ses futures grandes banlieues.
Toutefois, à la lumière de ce qui précède, des questions demeurent sans réponse. Dont celles de savoir quels ont été les critères de choix ayant prévalu à la priorisation des travaux des voiries urbaines, les unes par rapport aux autres. Mais, également les critères de choix des entreprises exécutant les travaux sur le terrain.
Et le hic est qu’environ, deux mois se sont écoulés sans qu’on ait pu trouver le moindre répondant aussi bien au ministère des Travaux Publics, qu’au sein des entreprises en charge des opérations de construction et de réhabilitation de ces routes de la capitale.
Apparemment, le ministre Moustapha Naité et ses équipes aiment bien le silence pour bien faire – espérons-le- et laisser dire par la suite.
Seulement voilà décidé de dire ou de ne pas dire, c’est toujours dire… Bref, le silence est aussi une forme de communication parfois plus audible que la parole.
In EMERGENCE NO 2