Le métier de cireur de chaussure, l’un des plus vieux de ce monde moderne, est de nos jours très prisé par des jeunes. A quelques jets de pierre du marché de Sonfonia-Gare, situé au quartier du même nom (commune de Ratoma), des jeunes dont l’âge varie entre 10 et 18 ans pour la plupart, pratiquent ce métier.
Sous le soleil ou la pluie, ces jeunes sont tous les jours à la même place, à l’attente des clients qui se font parfois rare. A l’issue d’une immersion observée par Emergence ce mardi 7 mai, dans cet autre milieu de la vie, ces jeunes confient qu’ils parviennent à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs parents, grâce à ce métier.
Il est 12h, un soleil de plomb s’abat sur ce groupe de jeunes cireurs de Sonfonia-Gare. Assis sur un tabouret en hauteur, Aliou Barry, l’un d’eux raconte : « j’étais au village je ne faisais rien, tandis que je n’ai pas étudié encore moins appris un métier. Pour aider mes parents, je suis venu à Conakry pour pratiquer le métier de cireur de chaussures à l’image de certains de mes amis ». Et d’ajouter « je cire, lave et recouds les chaussures. Dès fois, je peux avoir 50 000 francs guinéens par jour, si je gagne beaucoup de clients. Avec ça, je parviens à subvenir à mes petits besoins et j’économise un peux pour envoyer à mes parents au village. Mais aussi, pour devenir un grand commerçant».
Poursuivant, Aliou Barry conclut en disant : « Tu vois, il n y’a pas de sot métier dans la vie ».
Cette leçon de la vie, Aliou n’est pas le seul à l’avoir comprise. A côté de lui est assis Boubacar Diallo, teint noir d’ébène, vertu en haillon. Il dit être propriétaire d’une petite boutique d’alimentation générale au marché de la cité enco5.
Une boutique qu’il affirme avoir obtenue après cinq années passées dans la pratique de ce métier.
Raoul Thierry Soumahoro