Les sociétés publiques en guinée se sont formées à la suite des bouleversements survenus dans ce pays après son indépendance en 1958. Afin de comprendre les raisons de la création des sociétés publiques en guinée, nous envisagerons de nous pencher sur le contexte historique et politique qui a façonné la création de ces sociétés (A), puis les premières sociétés publiques qui ont marqué les débuts de l’ère postcoloniale (B).
A- Contexte historique et politique
Avant son indépendance, la Guinée était une colonie française dont l’économie était principalement orientée vers les intérêts de la métropole, comme tous les autres pays africains sous l’empire de la colonisation française. Durant cette période, les secteurs stratégiques, notamment le secteur minier et agricole, étaient exploités de manière intensive pour répondre aux besoins de la France. Les richesses naturelles de la Guinée, telles que la bauxite, l’or, et le diamant, ainsi que ses vastes terres agricoles, étaient principalement utilisées pour enrichir la métropole, laissant peu de bénéfices pour les populations locales. Cette exploitation créant des inégalités économiques et sociales profondes, a accentué le sentiment de dépossession parmi les Guinéens.
La bauxite, un minerai essentiel pour la production d’aluminium, est l’un des principaux atouts miniers de la Guinée. Sous la domination coloniale, les mines de bauxite étaient largement contrôlées par des entreprises françaises, qui exportaient le minerai brut vers la France pour être transformé et utilisé dans les industries françaises. De même, les gisements d’or et de diamants étaient exploités intensivement, les profits étant rapatriés en France, laissant peu de retombées économiques positives pour la population guinéenne. Cette extraction intensive a souvent eu lieu sans considération pour l’environnement local ou pour le bien-être des communautés locales, augmentant encore davantage les inégalités et les tensions sociales.
En parallèle, l’agriculture en Guinée était orientée vers des cultures d’exportation, principalement le café et le coton, destinés aux marchés français et européens. Les terres agricoles fertiles étaient accaparées pour ces cultures, marginalisant les cultures vivrières locales et augmentant la dépendance alimentaire de la population. Les politiques coloniales ont aussi favorisé une agriculture de plantation qui profitait principalement aux colons et aux entreprises européennes, laissant les agriculteurs guinéens dans des conditions de travail difficiles et précaires.
Cette exploitation économique a eu des répercussions durables sur la structure économique et sociale de la Guinée. En effet, les profits générés par les secteurs miniers et agricoles n’ont que rarement été réinvestis dans le développement local, ce qui a contribué à un manque chronique d’infrastructures, d’éducation et de services de santé. Les Guinéens étaient souvent relégués à des rôles subalternes dans l’économie coloniale, limitant leurs opportunités de formation professionnelle et de mobilité sociale. Les disparités économiques entre les colons et les populations locales se sont creusées, créant un sentiment d’injustice et de frustration qui a alimenté les mouvements de résistance et de lutte pour l’indépendance.
Face à l’exploitation coloniale, l’indépendance guinéenne visait à la fois la libération politique et la maîtrise des ressources naturelles. Des leaders comme Sékou Touré ont défendu une souveraineté économique fondée sur l’autosuffisance, la gestion nationale des richesses et le développement d’infrastructures pour une société plus équitable et prospère.
L’héritage colonial a profondément marqué la Guinée, rendant la transition vers une indépendance économique difficile mais déterminante. Dès 1958, la Guinée choisit une rupture totale avec la France, refusant toute ingérence et optant pour un développement autonome. Sous Sékou Touré, le pays adopte des politiques de nationalisation et de collectivisation, créant des entreprises publiques dans les secteurs clés pour centraliser les ressources et favoriser le développement. Malgré des défis liés à la centralisation et à la gestion autoritaire, ces initiatives ont jeté les bases d’une économie souveraine et d’un modèle de développement tourné vers l’autosuffisance.
Les Réformes Économiques en Guinée sous Lansana Conté après la mort de Sékou Touré en 1984, consistaient en une série de privatisation des entreprises publiques. Ce changement de régime a marqué le début d’une nouvelle ère pour le pays, tant sur le plan politique qu’économique. Confronté à une économie en difficulté et à des infrastructures en déclin, le nouveau gouvernement s’est tourné vers des réformes économiques ambitieuses et nécessaires pour redresser la situation. Ces réformes, soutenues par des institutions financières internationales telles que le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale, ont marqué une transition significative de l’économie guinéenne vers un modèle de marché plus libéralisé. Les réformes économiques mises en place par le gouvernement de Lansana Conté visaient principalement à restructurer les entreprises publiques, améliorer leur efficacité opérationnelle, réduire les subventions publiques et attirer les investissements privés. L’objectif était de revitaliser une économie en stagnation et de créer un environnement plus propice à la croissance et à la compétitivité. Le processus de libéralisation économique a impliqué des mesures de privatisation partielle ou totale pour certaines entreprises, notamment dans des secteurs clés tels que l’énergie, les télécommunications, et les transports. Ces mesures avaient pour but de réduire le fardeau financier sur l’État et de promouvoir une gestion plus professionnelle et orientée vers les résultats.
À la transition, la Guinée faisait face à une grave crise économique : infrastructures dégradées, entreprises publiques mal gérées, et forte dépendance à la bauxite. Pour moderniser l’économie et attirer les investissements, le gouvernement a mis en œuvre des réformes ambitieuses. Guidé par le FMI et la Banque Mondiale, il a adopté des politiques d’ajustement structurel : dévaluation, réduction des dépenses et libéralisation. Bien que difficiles, ces mesures visaient à stabiliser l’économie et restaurer la confiance.
Un aspect central des réformes économiques de cette période a été la privatisation et la restructuration des entreprises publiques. Le secteur public en Guinée, à l’époque, était caractérisé par une inefficacité généralisée, une bureaucratie lourde et un manque de transparence. Les entreprises publiques, en particulier, étaient souvent mal gérées et subventionnées de manière excessive, ce qui pesait lourdement sur le budget de l’État. La privatisation a été vue comme un moyen de revitaliser ces entreprises, d’améliorer leur performance et de réduire le fardeau financier sur le gouvernement. Le processus de privatisation a été progressif et a varié selon les secteurs. Dans certains cas, il s’agissait de vendre des parts d’entreprises publiques à des investisseurs privés, tandis que dans d’autres, cela impliquait une privatisation totale. Par exemple, dans le secteur des télécommunications, l’ouverture à la concurrence et la vente d’actions de l’entreprise nationale ont permis d’améliorer les services et d’attirer des investissements nécessaires pour moderniser les infrastructures. De même, dans le secteur de l’énergie, des partenariats public-privé ont été encouragés pour développer de nouvelles capacités de production et de distribution.
En plus de la privatisation, la Guinée a libéralisé son économie : réduction de la réglementation, ouverture commerciale, simplification administrative et incitations à l’investissement. Ces réformes visaient à diversifier l’économie et à stimuler l’innovation. Le commerce extérieur a été dynamisé par des accords régionaux et l’attraction d’investissements étrangers. Les secteurs agricole et minier ont été modernisés : soutien aux agriculteurs, réformes du cadre minier et partenariats avec des multinationales ont permis de créer des emplois, renforcer les infrastructures et générer des revenus.
Les réformes économiques ont offert de nouvelles perspectives à la Guinée, mais aussi des défis : hausse du coût de la vie, tensions sociales, corruption et mauvaise gouvernance. Malgré cela, la transition économique sous Lansana Conté a permis de moderniser les infrastructures, attirer des investissements et favoriser l’innovation. Les entreprises publiques, bien que confrontées à des difficultés, ont continué à jouer un rôle central. La mondialisation a poussé la Guinée à adapter ses politiques tout en préservant sa souveraineté. Des réformes institutionnelles ont été engagées pour améliorer la gestion, la transparence et l’efficacité des ressources publiques, dans l’objectif d’un développement durable.
De plus, la Guinée a mis en place des mesures visant à élargir son économie au-delà des domaines traditionnels ; des investissements ont été effectués dans des secteurs tels que les TIC, le tourisme et les industries créatives, dans le but de diminuer la dépendance envers les ressources naturelles et de générer de nouvelles possibilités de développement économique. Les initiatives en question comprennent la création d’infrastructures numériques afin de simplifier l’accès à Internet à haut débit, favoriser l’innovation et attirer les entreprises technologiques dans le monde entier. Il en est de même pour le tourisme qui connaît également une croissance fulgurante grâce à des campagnes de promotion qui mettent en avant les atouts culturels et naturels du pays, comme ses parcs nationaux, ses plages pittoresques et son patrimoine historique exceptionnel. Par ailleurs, il faut dire que la Guinée fait tout son possible pour soutenir les secteurs créatifs, comme le cinéma, la musique et l’artisanat, en accordant des subventions et des formations aux artistes et entrepreneurs locaux ; un certain nombre de festivals culturels et d’expositions sont mis en place afin de favoriser la diversité culturelle et favoriser les échanges internationaux.
Ces actions font partie d’une approche globale visant à instaurer un cadre économique plus résistant et inclusif, capable de faire face aux défis mondiaux et de promouvoir une croissance durable. La collaboration entre le gouvernement et des partenaires internationaux et des organisations de développement vise également à mettre en place des réformes structurelles et à améliorer le climat des affaires, ce qui favorise l’attraction d’investissements étrangers et favorise la création d’emplois dans différents secteurs de l’économie.
Au regard de ce qui précède, nous pouvons affirmer que les sociétés publiques ont été créées dans le but de propulser l’économie guinéenne. Elles ont joué un rôle important dans le développement des infrastructures de base, la création d’emplois et la fourniture de services essentiels à la population.
Il convient dès à présent de nous pencher sur les premières sociétés publiques ayant vu le jour en Guinée et leur impact sur le développement économique et social du pays. Ces sociétés publiques, en dépit des défis rencontrés, restent un pilier fondamental pour l’avenir économique de la Guinée, soulignant l’importance de leur évolution continue et de leur adaptation aux exigences modernes.
B- Les premières sociétés publiques guinéennes
Après l’obtention de son indépendance de la France le 2 octobre 1958, la Guinée a adopté une politique de développement socialiste sous la direction de Sékou Touré. Cette orientation politique a conduit à la nationalisation de nombreuses entreprises et à la création de sociétés publiques pour gérer les secteurs stratégiques de l’économie guinéenne afin d’assurer un contrôle étatique sur les ressources et les infrastructures essentielles du pays. Cette stratégie visait à promouvoir l’autosuffisance économique et à réduire la dépendance vis-à-vis de0s anciennes puissances coloniales.
Au titre des premières sociétés ayant vu le jour en Guinée, nous citons :
- La Société d’Électricité de Guinée (EDG) :
La société d’Électricité de Guinée (EDG) a été créée en 1961 avec pour mission de produire et de distribuer l’électricité à travers tout le pays.
L’électricité de Guinée en abrégé EDG, est née à la suite de la dissolution de la Société guinéenne d’électricité SOGEL et de la dissolution de l’Entreprise nationale d’électricité de Guinée Enelgui. Ainsi, l’EDG succède à la Société Nationale d’électricité SNE l’Enterprise Nationale d’Electricité de Guinée (entreprise nationale) et l’Enelgui (société de patrimoine).
Cette société a apporté un soutien au développement industriel en fournissant une source d’énergie fiable et en améliorant les conditions de vie des populations. L’EDG a entrepris la construction de nombreuses infrastructures énergétiques, y compris des centrales hydroélectriques et thermiques, pour répondre aux besoins croissants en électricité des secteurs résidentiels et industriels. Pour répondre à la demande croissante, l’EDG a lancé plusieurs projets majeurs, tels que la construction des barrages hydroélectriques de Garafiri et de Kaléta. Le barrage de Kaléta, inauguré en 2015, a marqué une étape importante dans l’autonomie énergétique de la Guinée en augmentant significativement la capacité de production électrique du pays. Ces projets ont permis également d’améliorer l’accès à l’électricité, notamment dans les zones rurales souvent négligées, et ont contribué à réduire les coupures de courant fréquentes qui entravaient le développement économique.
Le barrage de Kaléta, avec une capacité installée de 240 MW, a été particulièrement essentiel pour stabiliser le réseau électrique national. En plus de répondre aux besoins domestiques, il a ouvert la voie à l’exportation d’électricité vers les pays voisins, ce qui a renforcé la position de la Guinée comme un acteur clé dans le secteur énergétique en Afrique de l’Ouest. Le succès de Kaléta a également encouragé la mise en œuvre d’autres projets similaires, comme le barrage de Souapiti, destiné à augmenter encore la production énergétique du pays.
Malgré des défis techniques et financiers, l’EDG a œuvré pour électrifier les zones rurales, améliorant les conditions de vie et stimulant les activités économiques locales. L’accès à l’électricité a favorisé l’éducation, la santé et l’entrepreneuriat. Parallèlement, l’entreprise a modernisé ses infrastructures en intégrant de nouvelles technologies et en formant son personnel, renforçant ainsi son efficacité. Depuis sa création en 1961, l’EDG joue un rôle essentiel dans le développement de la Guinée, en réduisant les inégalités régionales et en soutenant la croissance grâce à des investissements durables et des partenariats stratégiques.
Nous avons également comme premières sociétés publiques guinéennes,
- La Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) :
La Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) est l’une des plus anciennes et des plus importantes sociétés publiques du secteur minier en Guinée. Le 1er octobre 1963, la compagnie de bauxite de Guinée voit le jour avec un actionnariat composé de l’État guinéen (49%) et du consortium Harvey Aluminium (51%), regroupant les firmes Alcoa (États-Unis), Alcan (Canada), et Péchiney (France). Depuis 1963, elle exploite l’important gisement de bauxite de Sangarédi, dans la région de Boké en Guinée, qui représente l’une des plus grandes ressources de ce minerai au monde.
Cette compagnie transporte le minerai par rail jusqu’au port de Kamsar pour l’exportation. Bien qu’étant critiquée pour son empreinte négative sur l’environnement, elle a contribué fortement à l’essor de l’économie guinéenne en générant des recettes importantes et en créant des emplois locaux. La CBG joue un rôle fondamental dans le paysage économique de la Guinée, représentant une source majeure de devises pour le pays. Les exportations de bauxite de la CBG ont permis à la Guinée de se positionner comme l’un des principaux fournisseurs mondiaux de ce minerai, utilisé principalement dans la production d’aluminium.
La compagnie de bauxite de guinée a également investi dans des projets sociaux, tels que la construction d’infrastructures de santé et d’éducation, afin de soutenir les communautés locales et de promouvoir le développement durable dans la région de Boké. La construction d’hôpitaux, de cliniques et d’écoles a grandement amélioré les conditions de vie des habitants locaux. Ces investissements dans le capital humain contribuent en l’assurance d’un développement durable et la diminution des disparités dans la région.
Au-delà de l’exploitation minière, la CBG a lancé des projets communautaires à Boké, incluant la construction de routes, ponts et centres de formation. Ces infrastructures ont désenclavé la région, facilité l’accès aux services essentiels et renforcé l’intégration économique. Les programmes de formation professionnelle ont amélioré l’employabilité des jeunes, tandis que des partenariats avec les autorités et ONG ont permis de promouvoir la protection de l’environnement et la gestion durable des ressources.
Malgré ses contributions significatives, la CBG a fait face à des critiques concernant ses impacts environnementaux. L’exploitation minière intensive a entraîné des dégradations de l’environnement, y compris la déforestation, la pollution des cours d’eau et la perte de biodiversité. En réponse à ces préoccupations, la CBG a entrepris des mesures pour minimiser son empreinte écologique en mettant en œuvre des pratiques de réhabilitation des sites miniers, en replantant des arbres et en restaurant les écosystèmes endommagés. De plus, la compagnie s’efforce de réduire ses émissions de carbone et de gérer de manière responsable les déchets miniers.
La CBG a par ailleurs adopté des politiques de responsabilité sociale des entreprises (RSE) pour assurer que ses opérations bénéficient aux communautés locales. Elle organise régulièrement des consultations avec les communautés pour discuter des impacts de ses activités et pour répondre à leurs préoccupations. Ces efforts de dialogue et de transparence visent à renforcer la confiance et la coopération entre la compagnie et les populations locales.
- La Société des Eaux de Guinée (SEG) :
La Société des Eaux de Guinée (SEG), Créée par décret présidentiel D/2001/096/PRG/SGG du 18 décembre 2001, la Société des Eaux de Guinée (SEG) est chargée de la gestion du patrimoine, de l’exploitation, de l’entretien, de la réhabilitation, du renouvellement et du développement des installations d’hydraulique urbaine. Au départ, elle devrait fournir des services d’approvisionnement en eau potable à une trentaine de chefs-lieux de préfectures, dont Conakry. Elle était autrefois l’entreprise Nationale de Distribution d’Eau de Guinée (DEG) ; après la première réforme, on assiste à une restructuration du secteur de l’eau potable en 1989 donnant naissance à la SONEG (Société Nationale des Eaux de Guinée) société de patrimoine et à la SEEG (Société d’Exploitation des Eaux de Guinée) composée de partenaires privés et de l’État guinéen. Ainsi, dans le souci d’éviter la rupture de la fourniture d’eau aux populations d’une part, et maintenir le niveau du service à la clientèle d’autre part, le Gouvernement Guinéen a créé le 18 décembre 2001, une Société Anonyme à Participation Publique dénommée Société des Eaux de Guinée (SEG).
La création de SEG a marqué un tournant dans la gestion des ressources en eau en Guinée. Avant sa formation, de nombreuses régions, en particulier les zones rurales, souffraient d’un accès limité à l’eau potable, ce qui entraînait une prévalence élevée de maladies d’origine hydrique comme le choléra, la dysenterie et la typhoïde. En établissant des infrastructures robustes et en adoptant des technologies modernes de traitement de l’eau, la SEG a non seulement amélioré la qualité de vie des habitants, mais aussi, a jeté les bases d’un développement durable à long terme.
Pour répondre à la demande croissante en eau potable, la SEG a construit des barrages, étendu les réseaux de distribution et lancé des programmes de sensibilisation à l’hygiène. Ces actions ont amélioré l’accès à l’eau, réduit les maladies et favorisé le développement socio-économique. Malgré des défis persistants liés au financement, à la maintenance et à la gestion durable des ressources, la SEG reste un acteur clé du progrès en Guinée.
- La Société Nationale des Chemins de Fer de Guinée (SNCFG) :
La SNCFG a été créée par décret D/108/PRG/CNDD/SGPRG/2010. C’est une Société anonyme publique, régie par l’Acte uniforme de l’OHADA et la Loi L056. Placée sous la tutelle technique du Ministère des Transports et la tutelle financière du Ministère de l’Economie et des Finances, elle est chargée de la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de conception, d’études, de financement, d’organisation, de gestion et d’exploitation des infrastructures et équipements des transports ferroviaires des passagers et marchandises. La SNCFG est créée sur les ruines de l’ONCFG (Office National des Chemins de Fer de Guinée) créé en 1959, dans la foulée de l’indépendance de la Guinée, pour le gérer le Chemin de Fer Conakry-Niger construit dans les années 1900-1914. Celui-ci était hors service depuis 1995 et a été démantelé au début des années 2000.
Dès ses débuts, la modernisation et l’extension des lignes ferroviaires ont été entreprises par la SNCFG. Ces efforts ont renforcé la liaison entre les régions minières, riches en ressources naturelles, et les ports d’exportation rendant ainsi l’exploitation et l’exportation des minerais aisés.
Afin de rendre les services ferroviaires plus performants, la SNCFG a réalisé des investissements importants dans l’acquisition de nouveaux wagons et locomotives, ainsi que dans la modernisation des infrastructures ferroviaires. Ces investissements ont permis de réduire les délais de trajet et d’augmenter la capacité de transport ainsi que le déplacement des marchandises et des individus. La modernisation des voies ferrées, des gares et des systèmes de signalisation a également contribué à améliorer la sécurité et la fiabilité des services ferroviaires.
Parallèlement, la SNCFG a mis en place des programmes de formation destinés à son personnel ferroviaire. Ces formations visaient à améliorer les compétences des employés et à assurer une gestion efficace des opérations ferroviaires. Elle a ainsi renforcé sa capacité à offrir des services de haute qualité et à répondre aux besoins croissants en matière de transport ferroviaire. Les programmes de formation comprenaient des cours techniques sur la maintenance des locomotives et des wagons, ainsi que des formations en gestion et en logistique pour les cadres.
La SNCFG a également cherché à intégrer des technologies modernes dans ses opérations. L’adoption de systèmes informatiques pour la gestion des horaires, des réservations et du suivi des marchandises a permis d’améliorer l’efficacité et la transparence des services ferroviaires. De plus, l’implémentation de technologies de communication avancées a facilité la coordination entre les différentes branches de la société et a amélioré la réactivité face aux incidents et aux urgences. Elle a collaboré avec des partenaires internationaux pour mobiliser des financements et des expertises techniques nécessaires à la réalisation de ses projets de modernisation et d’expansion. Des accords de coopération ont été signés avec des entreprises et des institutions financières étrangères, permettant de lever des fonds pour la construction de nouvelles lignes ferroviaires et la rénovation des infrastructures existantes.
Les efforts de la SNCFG se sont également concentrés sur l’amélioration de la durabilité environnementale de ses opérations en adoptant des pratiques respectueuses de l’environnement et en investissant dans des technologies plus propres. Résultat : réduction de l’empreinte carbone du transport ferroviaire en Guinée.
Malgré les nombreux succès de la SNCFG, l’office a également dû faire face à des défis importants. La maintenance des infrastructures vieillissantes, la nécessité de moderniser continuellement les équipements et la gestion de la demande croissante en transport ferroviaire ont représenté des enjeux majeurs. La SNCFG a dû innover et s’adapter en permanence pour surmonter ces obstacles, en mettant l’accent sur la planification stratégique et la gestion efficace des ressources.
En clair, la Société Nationale des Chemins de Fer de Guinée (SNCFG) a été un pilier du développement économique de la Guinée depuis sa création dans les années 1960. Elle a réussi à offrir des services de transport ferroviaire efficaces et fiables. Ces efforts ont non seulement réduit les coûts de transport et amélioré l’efficacité logistique, mais ont également stimulé la croissance économique et favorisé le développement social à travers le pays. Les initiatives et les investissements de la SNCFG continuent de jouer un rôle crucial dans le renforcement de l’économie guinéenne et dans l’amélioration de la qualité de vie de ses citoyens.
- La Pharmacie Centrale de Guinée (PCG) :
La Pharmacie centrale de Guinée (PCG) est une entreprise publique guinéenne active dans le domaine de la santé et ayant pour activité l’importation et la commercialisation de produits pharmaceutiques, créée par décret D/92/133/PRG/SGG du 17 décembre 1992, sous le statut d’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC).
Mais la mission de la PCG ne s’est pas limitée à la simple distribution de médicaments. L’organisation a également lancé plusieurs programmes visant à éradiquer des maladies courantes telles que le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA. En collaborant étroitement avec des organisations internationales comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, la PCG a pu obtenir des financements et des fournitures médicales essentiels. Ces partenariats stratégiques ont permis de renforcer les capacités locales en matière de santé et de répondre plus efficacement aux crises sanitaires.
La PCG n’a pas seulement axé ses efforts sur les traitements médicaux, mais aussi sur la prévention et l’éducation sanitaire. Des initiatives de formation pour les professionnels de la santé ont été mises en place, pour garantir que les médecins, infirmiers et pharmaciens soient bien équipés pour gérer et traiter diverses conditions médicales. D’un autre côté, des campagnes de sensibilisation à grande échelle ont été organisées pour informer la population sur des questions centrales de santé publique. Ces campagnes ont couvert des sujets variés, allant de l’importance des vaccinations aux mesures de prévention contre les maladies infectieuses, en passant par des conseils sur l’hygiène et la nutrition.
L’un des accomplissements notables de la PCG a été la mise en place de laboratoires pour la fabrication locale de médicaments. Cette initiative a permis de réduire la dépendance du pays aux importations de médicaments, assurant la disponibilité continue de produits pharmaceutiques de qualité. La production locale a aussi bien contribué à garantir un approvisionnement stable, qu’à accroître l’économie nationale en créant des emplois et en favorisant le développement de compétences techniques dans le domaine pharmaceutique.
En plus de ses efforts directs dans le secteur de la santé, la PCG a collaboré avec le gouvernement pour élaborer des stratégies de santé qui visent à améliorer le bien-être général de la population. Ces politiques incluent des initiatives pour améliorer l’infrastructure des soins de santé, augmenter les budgets alloués à la santé et encourager la recherche médicale.
En outre, le rôle de la PCG dans le système de santé guinéen ne peut être sous-estimé car elle a fourni un accès régulier et fiable aux médicaments, en lançant des programmes de lutte contre les maladies, en formant les professionnels de la santé et en sensibilisant la population, et en contribuant de manière significative à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens guinéens. Ses efforts continus pour renforcer le système de santé et garantir la disponibilité de médicaments essentiels ont posé les fondements d’un avenir plus sain et plus prospère pour la Guinée.
Notons en clair que l’impact de la PCG est visible dans la résilience accrue du système de santé guinéen face aux crises sanitaires. Que ce soit lors des épidémies de maladies infectieuses ou des urgences de santé publique, la PCG a prouvé sa capacité à répondre rapidement et efficacement, minimisant ainsi les impacts sur la population. Son engagement envers l’amélioration continue et l’innovation dans le secteur pharmaceutique assure que la Guinée est mieux préparée pour faire face aux défis futurs en matière de santé.
Il est à noter que cette société devient une SA suite au décret D/2020/108/PRG/SGG du 11 juin 2020.
Les sociétés ci-dessus citées ne sont qu’une sélection représentative et ne couvrent pas toutes les sociétés publiques ayant vu le jour après l’indépendance de la guinée.
Toutefois, afin de mieux comprendre cette diversité, nous allons à présent réaliser une classification approfondie des sociétés publiques en Guinée, en prenant en considération leurs domaines d’activité, leurs structures organisationnelles et leurs résultats économiques. Cette classification nous aidera à identifier les caractéristiques propres à chaque catégorie de sociétés publiques et à étudier leur contribution respective au développement national.
Référencements
· LOIS ET ARRETES GUINEENS
– Loi L/2015/N° 008/An du 25 mai 2015 portant Code des investissements en République de Guinée
– Loi L/2017/056/AN du 08 décembre 2017, modifiant certaines dispositions de la Loi L/2016/075/AN du 30 décembre 2016, portant Gouvernance Financière des Sociétés et Etablissements Publics en République de Guinée.
– Arrêté A/2021/860/MEF/CAB/SGG du 29 avril 2021 portant qualification et catégorisation des entreprises
– Loi n°2001-18 du 23 octobre 2001 sur la réforme des entreprises publiques en guinée
· LOIS SENEGALAISES
– Loi d’orientation n° 2022-08 du 19 avril 2022 relative au secteur para public au Sénégal, au suivi du portefeuille de l’Etat et au control des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique
· LOI IVOIRIENNE
– Loi ivoirienne n° 2020-626 du 14 août 2020 portant définition et organisation des sociétés d’Etat
· LOI BURKINABE
– Code de bonnes pratiques de gouvernance des sociétés d’Etat au Burkina Faso
Ø RESSOURCES DOCUMENTAIRES
· Article de Mohamed CAMARA, économiste consultant, associé gérant du Cabinet Conseil MOCAM CONSULTING et membre du réseau KILLY, portant « gouvernance des sociétés publiques en Guinée » et « la notion d’organismes publics »
· Document portant Gouvernance des entreprises publiques et privées au Burkina Faso : Etat des lieux et perspectives
· Termes de références de la revue annuelle des établissements publics administratifs
· Rapport sur l’état de la gouvernance et la reddition des comptes, édition juin 2023
Lancine Doumbouya
Consultant – Auteur – Auditeur
Fondateur – Associé-Gérant de BALIMANA CONSULTING & INVESTMENT
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