Depuis plus d’un mois, l’interpellation des hauts cadres de l’administration pour des faits présumés de corruption focalise toutes les attentions.
A cet effet, les réseaux sociaux s’enflamment. Les commentaires vont bon train. Chacun s’en donne à cœur joie. Ça va finalement dans tous les sens. Inconsciemment, donc par ignorance du sujet ou dans le but de manipuler l’opinion, on parle d’un détournement de plus de deux mille milliards de nos francs, soit plus de 200 millions de dollars. C’est la somme arithmétique ainsi faite de tous les montants annoncés dans différents dossiers. A savoir les 800 milliards des Douanes, 400 milliards de la BCRG représentant la valeur des 4 tonnes d’or de la Guinée qui seraient saisis aux Emirats Arabes Unis et les 1400 milliards des impôts qu’Ashapura et la société guinéenne des mines de fer ayant bénéficié d’un abattement fiscal de la part de l’administration fiscale, devaient au fisc.
Ce genre de raisonnement est un raccourci qui ne permet pas la compréhension des dossiers. On peut même dire que c’est une volonté délibérée de manipuler l’opinion. Pour quelle fin ? Allez-y savoir.
« Ces montants ne sont pas détournés », rassure un spécialiste des Finances qui regrette que les autorités n’aient pas eu la pédagogie nécessaire pour amener l’opinion à mieux comprendre .
En conséquence, l’image renvoyée de la gouvernance est celle d’un régime corrompu. Alors qu’en réalité ces actions menées par le régime militaire contre les plus hauts cadres régulièrement interpellés, est l’expression d’une volonté inébranlable de lutter contre la corruption.
A commencer par les 800 milliards que doivent les transitaires qui en ont bénéficié pour enlever leurs marchandises avec un quitus provisoire. Dans le cadre du payement de ces montants dus, les comptes des transitaires impliqués dans le dossier ont été saisis et certains d’entre eux, nous apprend-on, reconnaissant leur tort, auraient déjà commencé à solder leurs dus.
S’agissant de la Banque centrale, les 4 tonnes d’or sont disponibles, nous rassurent les sources proches du dossier qui ajoutent qu’elles sont saisies par les Emiratis en raison de principes tout à la fois de prudence et de vigilance. Car la transaction de cette quantité importante n’aurait pas été faite par des services de transports reconnus et agréés.
Quant au dossier concernant les impôts, il s’agit d’un dégrèvement.
Pour rappel, les deux entreprises minières concernées ont été notifiées devoir plus de 1400 milliards aux impôts. Une dette qu’elles ont d’ailleurs contestée et qui a fait l’objet d’un dégrèvement. Autrement, au lieu de payer ce montant, l’administration fiscale qui a les prérogatives d’une telle démarche, a décidé de diminuer le montant pour éviter à ces entreprises de fermer.
En conclusion, ce qui est certain c’est que l’Etat a encore les moyens d’encaisser les montants annoncés détournés. Pour preuve, les transitaires, dans le dossier du port, sont sommés de payer leur dû. Les démarches sont en cours pour le rapatriement de l’or bloqué à Dubaï. En ce qui concerne les impôts, l’Etat peut décider de revenir sur l’acte de dégrèvement qui serait signé par le patron de l’administration fiscale, en détention à la gendarmerie, à l’effet d’ouvrir de nouvelles négociations avec les sociétés minières concernées.
Pour terminer, les autorités doivent avoir la pédagogie d’informer la population pour éviter la caricature par une opinion d’opposants de la volonté de lutter contre la corruption qui anime le Président de la transition. Une volonté qui sous-tend ces actions menées contre les bandits à col blanc de notre administration.
Lamine