Emergence – Le marché du minerai de fer connaît une période de turbulences depuis le début de l’année. Bien que la Guinée n’ait pas encore commencé à exporter sa première tonne de minerai de fer, la chute des prix à l’échelle mondiale n’est pas une bonne nouvelle pour le pays.
En effet, le prix de la tonne de minerai de fer est tombé à environ 90 dollars, son plus bas niveau depuis 2022, principalement en raison de la crise qui touche le secteur sidérurgique en Chine, selon des informations partagées par Bloomberg via l’Agence Ecofin.
Les difficultés rencontrées par l’industrie sidérurgique chinoise semblent être la principale cause de cette baisse. Ce qui inquiète davantage, c’est que les prévisions à moyen et long termes restent peu optimistes, même pour des futurs producteurs comme la Guinée, qui mise beaucoup sur son ambitieux projet minier de Simandou pour impulser son développement.
En marge de la 9ème édition du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC), le président de la transition guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, a visité le 3 septembre 2024, les installations de Baowu Steel, géant chinois de l’acier basé à Shanghai, qui est un partenaire clé dans le projet Simandou. Il est possible que Baowu ait informé le président guinéen des défis actuels et futurs liés à l’industrie du fer.
D’après Bloomberg, les aciéries chinoises souffrent actuellement de surproduction, de faibles prix et de marges réduites, sans perspectives d’amélioration à court terme.
Fin août, la société de recherche BMI avait déjà souligné que le prix du minerai de fer était tombé sous la barre des 100 dollars par tonne, principalement en raison de la baisse de la production d’acier en Chine, aggravée par la crise du secteur immobilier.
Bien que BMI anticipe une légère reprise des prix d’ici la fin de l’année, la société prévoit une tendance générale à la baisse sur le long terme, avec un prix qui pourrait tomber à 78 dollars la tonne d’ici 2033. En plus du recul de la demande chinoise, la transition vers une production d’acier à faible empreinte carbone, qui requiert moins de minerai de fer, est également un facteur contributif.
En attendant d’entrer dans le cercle des producteurs d’ici fin 2025, la Guinée, tout comme d’autres pays africains exportateurs de minerai de fer, tels que l’Afrique du Sud, la Mauritanie, le Liberia et le Gabon, devra suivre de près l’évolution de ce marché instable.
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