Emergence – L’enquête liée à la vente du carburant de mauvaise qualité en Guinée, prend de l’épaisseur. Ils sont désormais plus d’une trentaine de cadres, citoyens victimes de la consommation de ce mauvais produit et de responsables d’entreprises aussi bien impactés, qui sont entendus à la gendarmerie nationale, dans le but probablement de situer les responsabilités.
Ça apparait comme un « Bad buzz », certainement pour trahir la volonté du Président de la transition à sanctionner les coupables et ainsi détourner l’attention de l’opinion sérieusement impactée, en donnant à celle-ci l’impression de se faire échos de leur malheur en raison de la cupidité de certains cadres.
Si non, le contrat en soi est évocateur. Il faut l’interroger pour trouver l’origine du malheur.
Tenez bien, c’est un contrat de gré à gré, donné sans appel d’offres, non pas au mieux disant, mais certainement à l’entreprise qui est prête à dégager plus de marges pour les poches. Pour preuve, la marge trader de Sahara Group est de 75 dollars la tonne, alors que celle d’ADDAX qui a bénéficié de ce deal encombrant est de 88 dollars US. Soit une différence de 13 dollars par tonne destiné, sans doute, à graisser les facilitateurs dudit deal.
Pour les 70 millions US de litres de carburant mensuel consommé en Guinée, ce qui équivaut à 70 mille tonnes, la différence de prix entre les deux traders par an est d’environ 10 millions de dollars US. Pour un contrat de deux ans, la différence de prix entre ADDAX Energy, le partenaire du moment qui facture plus cher et Sahara Group dont le contrat de deux ans est arrivé à terme en avril 2024, et dont les services n’ont souffert d’aucun reproche de mauvais deal dommageable au pays, cette différence va couter aux contribuables guinéens la coquette somme de près de 20 millions de dollars pour les deux années de contrat signés avec la société suisse.
En dépit du coût qui devrait disqualifier d’office ADDAX, qui, faut-il rappeler, a proposé l’offre la plus couteuse, la mauvaise réputation de la société n’a non plus amener les négociateurs de ce fameux contrat à procéder avec discernement.
Pour rappel, un rapport d’une ONG Suisse, abondamment commenté par les médias internationaux, dont TV5, et une enquête menée sur le terrain par les mêmes médias, ont conclu qu’ADDAX a livré des carburants de mauvaise qualité aux pays africains avec lesquels la société a signé dans les temps un contrat de fourniture de ce produit précieux.
Pour se résumer, les signataires du contrat et leurs complices, tous connus, devraient répondre de leurs actes.
Il y a aussi la responsabilité du service chargé du conditionnement et de la qualité de la Société Nationale des Pétroles (SONAP).
Dans la législation guinéenne, l’éligibilité des produits pétroliers à la consommation publique relève du service chargé du conditionnement et de la qualité. Une fois que ce service a attesté que les produits sont dans les normes de consommation, le Directeur général de la SONAP ne fera qu’entériner au regard des urgences et de la sensibilité, liées à ces produits, dans un contexte ou le pays ne dispose plus de dépôt d’hydrocarbures.
Ça suffit, pour ne pas faire diversion, une fois.
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