Emergence – Depuis que l’Etat a décidé, sous cette transition, de réserver l’exclusivité de l’achat du carburant à la SONAP (Société Nationale des Pétroles), cette institution a consolidé sa réputation de cave à argent.
Plus d’un milliard y est manipulé tous les ans pour assurer le ravitaillement du pays en carburant et son fonctionnement. Selon le Directeur général sortant, le chiffre d’affaires mensuel est de 130 millions dollars US. Des montants à couper le souffle. Suffisant également pour susciter une très grande convoitise.
Des années durant, cette société publique s’est illustrée exclusivement dans gestion du carburant. Acheter ce produit de grande consommation et veiller à ce qu’il soit disponible dans toutes les stations-services avec un prix uniforme. Tout en évitant la rupture et la spéculation. En termes plus simple, la SONAP est réduite à cette portion congrue. C’est très insuffisant de ce qu’on attend de ce service. C’est la partie dite aval. Elle nécessite moins d’efforts. C’est la routine.
La partie amont qui est l’activité de promotion et d’investissement dans le secteur de la recherche des hydrocarbures est à la traine. Ce depuis très longtemps. Une anomalie, qui n’a pas été corrigée au fil du temps. Elle a aussi, hélas, résisté aux différents responsables qui se sont succédé à la tête de cette société. C’est le pari qui doit être gagné par le nouveau directeur qui a le profil qui sied. Celui d’un gestionnaire rompu à la tâche, qui peut structurer des projets pour susciter l’intérêt des partenaires à investir dans la recherche afin de transformer le rêve Guinéen : devenir un pays producteur de pétrole. Pour cela, il faut beaucoup forer. Pas certainement autant que le Sénégal qui a dû forer une centaine avant d’être rassuré avoir du pétrole. Il faut par contre afficher la volonté. En faire une priorité. A rappeler, qu’à date, la Guinée n’a pu forer que moins cinq puits. Largement insuffisant pour prétendre avoir quelque chose.
Mais le défi le plus urgent, c’est la construction d’un nouveau dépôt, après l’incendie qui a consumé l’ancien. Celui qui était à Kaloum. Cela est d’autant urgent, que l’inexistence d’un dépôt continue d’impacter sérieusement l’économie du pays. Les recettes de l’Etat en sont sérieusement affectées. Pour maintenir le prix en état et éviter la rupture l’Etat est obligé de mettre la main dans le portefeuille C’est le prix à payer pour éviter une contestation populaire qui porterait sans doute un préjudice grave à la sérénité du régime.
A la SONAP, il y a l’argent à n’en pas finir. Les défis sont tout aussi grands.
L’autre chantier relatif à la gestion au quotidien qui implique la gestion du personnel et du train de vie de l’entreprise s’annonce disruptif.
La tâche s’annonce très ardue. La SONAP ne sera pas un long fleuve tranquille. Et Moussa Cissé en est conscient. Il en a l’étoffe. Un avantage. Pour y parvenir, il doit aussi avoir subtilité nécessaire de reformer tout en évitant une grogne.
La Rédaction d’Emergence