Emergence – Apparemment, après deux ans d’âpres négociations, le Projet Simandou a atteint un « point de non-retour ». Dans un communiqué daté du 4 avril, mais rendu public hier lundi 8 avril, le Comité stratégique de Suivi du projet Simandou annonce que l’Etat guinéen et ses partenaires ont mutualisé le 2 avril leurs efforts pour les dernières phases de développement du Projet Simandou, le plus grand projet minier au monde en 2024.
Ce projet représente un investissement de plus de 15 milliards USD pour construire une infrastructure ferroviaire plus de 650 km et des infrastructures portuaires d’ici 2025.
Pour la petite histoire, le Projet Simandou vise à exploiter le plus grand gisement de minerai de fer à haute teneur inexploité au monde (teneur en minerai de fer en moyenne de 65%), minerai stratégique pour la transition énergétique. Ces actifs seront, pour 35 ans, la propriété de la Compagnie du Trans-Guinéen (CTG), au sein d’une Co-Entreprise entre l’Etat guinéen (15%), Rio Tinto Simfer (42,5%) et Winning Consortium Simandou (42,5%).
Le projet fait l’objet d’un co-développement entre l’Etat et les partenaires industriels, dit-on, conformément à la vision et à l’initiative impulsée par le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya au printemps 2022. Selon le communiqué, pour la mise en œuvre de ce projet codéveloppé, l’Etat a pu obtenir :
- Une participation gratuite, non-contributive et non dilutive de 15% dans la CTG ;
- Le caractère multi-utilisateurs et multi-usages des infrastructures, avec des tarifs transparents et attractifs ;
- De nouveaux régimes fiscaux garantissant un partage équitable des futurs revenus miniers, avec des recettes fiscales directes plus importantes, prévisibles et diversifiées ;
- Un cadre réglementaire complet et ambitieux s’attachant aux normes environnementales, sociales et de gouvernance les plus élevées ;
- Un plan intégré et ambitieux de contenu local visant à créer des emplois pour les citoyens guinéens, donner une préférence aux entreprises guinéennes et faciliter le transfert de technologie.
Le Comité stratégique de Suivi du projet Simandou rappelle, dans ce communiqué, que la signature d’une trentaine de documents contractuels, le 2 avril 2024, fait suite à l’obtention des principales autorisation nécessaires à la mise en œuvre du projet dont entre autres : la ratification par le Conseil National de Transition, le 3 février 2024, de trois conventions cruciales pour le développement du projet ; l’approbation par le Conseil d’Administration de Rio Tinto le 20 février 2024, portant notamment sur son engagement à financer sa part de l’infrastructure ferroviaire et portuaire, co-développée en partenariat avec WCS, Baowu et la République de Guinée ; l’obtention des principales approbations réglementaire en République populaire de Chine.
Les autorités guinéennes sont aux anges. En premier lieu le Président du Comité Stratégique de Suivi du Projet Simandou, également ministre Directeur de Cabinet de la Présidence, Djiba Diakité. « Simandou n’est plus un rêve mais une réalité, ceci grâce à la vision, la détermination, la clairvoyance et le leadership du Chef de l’Etat, le Général Mamadi Doumbouya. Il faut saluer sa grande capacité à mettre ensemble les partenaires avec des intérêts divergents pour réaliser le Projet Simandou dans l’intérêt de toutes les parties prenantes, surtout de la Guinée. Deux ans après la signature de l’accord-cadre le 25 mars 2022, nous voici aujourd’hui à signer les derniers documents de financements inconditionnels du Projet Simandou. C’est le témoignage de l’engagement de tous les partenaires, du Comité stratégique, pour la mise en œuvre de la vision du Chef de l’Etat ainsi que tous les Conseils qui accompagnent la Guinée et les partenaires industriels. Il n’y a aucun doute aujourd’hui que le projet sera délivré conformément au calendrier d’ici fin décembre 2025 », a-t-il déclaré. Le ministre Djiba Diakité a de nouveau souligné les enjeux stratégiques visant à garantir l’impact sur la productivité du pays, notamment le respect du contenu local dans la phase de construction et d’exploitation. Ces enjeux se concentrent sur trois objectifs clés : offrir des opportunités d’emploi aux Guinéens ; offrir des opportunités commerciales aux entreprises guinéennes ; former les Guinéens pour assurer le transfert de compétence et de technologies via Simandou Academy.
L’ancien Président du Conseil d’administration de la Compagnie du Trans-Guinéen, membre du Comité Stratégique de Suivi du Projet Simandou et actuel ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, a abondé dans le même sens : « Nous sommes parvenus aujourd’hui à signer définitivement le bouclage financier de ce projet pour le rendre irréversible. On ne peut qu’être fiers d’être Guinéens et aussi du travail accompli par notre Président, le Général Mamadi Doumbouya, qui est le chef de ce projet qu’il suit au jour le jour ».
Les représentants de Rio Tinto Simfer, de Winning Consortium Simandou, ainsi que ceux du géant mondial de l’acier Baowu, ont tous remercié le Chef de l’Etat, le Général Mamadi Doumbouya, pour son engagement, son leadership tout au long des négociations pour la viabilisation du Projet Simandou. Ils ont confirmé que ce projet était une opportunité extraordinaire en termes d’emplois pour la Guinée et un corridor de prospérité pour le pays, tout en s’engageant à finir les travaux conformément à la date de fin 2025.
Naplèlon
