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Edito : colmater les brèches

Dans un pays où avoir trois repas par jour est devenu quasiment impossible pour de nombreux ménages, il revient au gouvernement d’allier la croissance économique et le bien-être des populations.

Afin que cette croissance soit inclusive. Car les indicateurs ont beau être au vert avec un taux de croissance estimé à 5,7%, dopé par le boom du secteur minier, les Guinéens ont du mal à arrondir leur fortune. Avec un pouvoir d’achat dérisoire, qui ne favorise pas l’accès aux besoins vitaux. Il s’agit là d’un héritage toxique d’une gouvernance au coup par coup, léguée à la junte. Il lui revient donc de colmater les brèches.

 

Pour inverser cette tendance, le gouvernement de transition tente tant bien que mal de sortir des sentiers battus. C’est dans cette optique que des efforts sont déployés en vue d’éradiquer la pauvreté. En facilitant l’accès à l’électricité et à l’eau, aussi bien dans la capitale, qu’en zones rurales.

 

Des denrées dont l’accès permet de garantir la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation entre autres.

 

C’est le lieu d’ailleurs de porter un coup de projecteur sur les états généraux de l’énergie tenus récemment à Conakry.  Histoire de dresser un état des lieux de ce secteur qui connaît des hauts et des bas.

 

A cette occasion, le ministre du Budget, Dr Lanciné Condé avait éclairé l’opinion sur le taux de fourniture en courant électrique qui serait passé de 29 à 46%. Un bond assuré par les investissements consentis dans le secteur par le CNRD.

 

Des efforts soutenus par l’État qui se saigne à blanc pour subventionner l’électricité fournie aux ménages à hauteur de plus de 1 600 francs par kilowattheure. Ce qui alourdit l’ardoise à 3 500 milliards de francs guinéens par an.

 

Cet argent aurait pu bien servir dans d’autres secteurs, si les ménages consentaient à s’acquitter convenablement de leurs factures d’électricité. Hélas, ce n’est pas encore le cas.

 

Le salut devra passer inéluctablement par l’installation des compteurs prépayés dans les foyers, telle fut la recommandation principale issue de ces travaux.

 

L’autre secteur vital où les choses méritent d’être remis à l’endroit, est bien celui de l’eau. Avec un taux d’accès global des populations urbaines à l’eau potable estimé à 31% en 2020, la Société des Eaux de Guinée (SEG) compte aujourd’hui 150 000 abonnés dont les 80% sont concentrés dans la zone de Conakry. Cela est infime pour un pays à fort taux d’urbanisation. La Guinée est loin derrière le Sénégal voisin qui affiche un taux d’accès à l’eau potable de près de 99% en zone urbaine et de 95% en milieu rural.

 

L’un des meilleurs élèves dans la voie de l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) dans le secteur de l’eau et de l’assainissement.

 

Pour rattraper le retard en termes d’approvisionnement en eau de nos populations, la nouvelle direction de la SEG avec à sa tête M. Aboubacar Camara, est en train tout de même d’accomplir des miracles.

 

Elle espère ainsi accomplir un saut qualitatif à travers le 4ème Projet Eau du Grand Conakry. Projet qui permettra de lutter durablement contre la prolifération des forages domestiques dans la capitale. Mais cela à un coût. L’enveloppe étant estimée à 1,6 milliard de dollars.

 

Avec l’assentiment des partenaires techniques et financiers, les caisses de l’Etat pourraient être renflouées le plus vite que possible, pour que ce projet voie le jour.

 

À la grande satisfaction des populations du Grand Conakry.

In Emergence Mag N°21 / Juillet 2023