Emergence – Le gouvernement guinéen a changé sa méthodologie de travail en renforçant le suivi relatif au respect des conventions pour les projets miniers en phase de développement. C’est l’annonce faite vendredi 4 novembre, à Conakry, par le ministère des Mines et de la Géologie.
La nouvelle politique traduit la volonté des autorités de donner un coup d’accélérateur à tous les projets et favoriser, par ricochet, un partenariat gagnant-gagnant. Celle-ci part du constat selon lequel 95% des projets en phase de développement sont en situations irrégulières.
En d’autres termes, la presque totalité des projets ne respectent pas leur chronogramme soit du fait du retard ou de l’arrêt des travaux, soit par l’absence de décaissements liés au chronogramme. Les missions de contrôle du ministère des Mines ont également décelé le refus des compagnies de présenter les rapports d’exécution des travaux.
Pour tous ces manquements observés, le département en charge des Mines a jugé nécessaire d’élaborer une nouvelle méthode de suivi afin de booster les différents projets. C’est ce nouveau mécanisme qui était au centre des discussions ce vendredi. Ladite réunion de travail qui été présidée par le Secrétaire général du département des Mines, Bachir Camara, a regroupé les dirigeants des sociétés minières en phase de construction.
« Il était important d’inviter les sociétés minières en phase de développement pour leur expliquer ce constat, leur rappeler certaines obligations contenues dans le code minier et leur présenter la nouvelle méthode de travail », a justifié le Directeur Général du Service National de Coordination des Projets Miniers Ibrahima Kalil Keita.
La nouvelle méthode de suivi ainsi mise en route impose désormais aux compagnies l’obligation de présenter un chronogramme détaillé sur toutes les étapes de leurs projets. Elle requiert aussi des clarifications sur l’état d’avancement des travaux de la signature des titres miniers au démarrage de la production, les plans de décaissement, les documents justifiant les capacités financières et techniques.
Les missions de suivi du Service National de Coordination des Projets Miniers vont sillonner les différents projets chaque trimestre. Le programme qui démarre à partir de janvier 2023 sera communiqué aux compagnies dans les prochaines semaines.
Désormais, l’administration minière exige des compagnies qu’elles prennent des engagements de respecter leurs clauses.
Démarche saluée par les miniers
Le dialogue instauré par les autorités du ministère des Mines autour du suivi des projets est salué par les opérateurs miniers.
Les représentants des compagnies ont cependant soulevé des inquiétudes liées notamment au déroulement des missions de contrôle et à l’obtention de certains permis.
« Pour respecter le chronogramme, il y a beaucoup d’éléments qui entrent en jeu. Vous avez des cas de forces majeures. Nous avons demandé le soutien du département quant à l’obtention de permis et licences délivrés par d’autres départements ministériels afin qu’on puisse les avoir à temps. On demande qu’ils nous accompagnent comme il l’ont toujours fait », a tenu à signifier la Directrice des relations extérieures de Dynamic Mining, Mata Barry.
Des préoccupations auxquelles le ministère des Mines ne reste pas indifférent.
Le Directeur général du Bureau de Stratégie et de Développement du ministère a expliqué la visée des inspections qui, selon lui, est de s’assurer que les statistiques fournies et les exigences liées aux projets sont correctes.
« Nous allons veiller à ce que les inspections et les missions ne perturbent pas les opérations », a toutefois rassuré Mamadou Saidou Bimbiriko Barry.
Respect des engagements
Le Secrétaire Général du ministère des Mines et de la Géologie, Bachir Camara a rassuré de la disponibilité de son département à accompagner les projets miniers en phase de développement. Il a aussi encouragé les sociétés au respect des engagements contenus dans le Code minier.
« Tout le monde doit respecter ses engagements, y compris l’État. On a nos services d’inspection et de projets miniers qui vont aller sur le terrain pour valider, voir si ce qu’on nous a promis est en train d’être réalisé sans changement. Nous restons ouverts, s’il y a des problèmes, qu’ils viennent vers nous, qu’on discute, qu’on trouve une solution applicable », a-t-il promis.
Samuel Camara