Elles devraient largement dépasser celles de Diana et de la Queen Mum, la mère d’Elizabeth II. Une facture qui sera à la charge du contribuable britannique.
Les obsèques d’Elizabeth II ne vont pas seulement battre des records d’audience et de prestige : la facture des cérémonies s’annonce d’ores et déjà très salée pour les contribuables, même si le gouvernement n’a donné pour l’instant aucun chiffre officiel. Les experts rappellent que les funérailles de Diana, en 1997, ont coûté environ 3,5 millions de livres, tandis que celles de la Queen Mum, la mère d’Elizabeth, s’élevaient à 5 millions de livres au printemps 2002, rappelle le New York Times. Avec l’inflation et la magnificence des cérémonies prévues, la somme devrait facilement franchir la barre de dix millions de livres, soit plus de 11 millions d’euros, certains évoquant même une facture au-delà des 20 millions…
Il faut dire que les adieux à la reine se sont étalés sur plus d’une semaine en suivant un protocole particulièrement lourd, qui a mobilisé nombre de participants, gardes, régiments, officiels, forces de l’ordre… Les cérémonies se sont multipliées avec une procession dans les rues vers la cathédrale l’Édimbourg, une première exposition du cercueil en Écosse, un retour en corbillard vers Londres avec traversée de la capitale, une deuxième veillée sur cinq jours à Westminster Hall puis des funérailles royales proprement dites, avec 2 000 invités prestigieux comprenant les chefs d’État et le gratin des têtes couronnées du monde… C’est d’ailleurs le poste sécurité qui devrait coûter le plus cher au final : 10 000 agents déployés, dont 2 000 policiers venus d’Écosse et d’Irlande pour renforcer les équipes londoniennes, plus de 1 000 soldats, des drones et des hélicoptères mobilisés ainsi que des unités spéciales antiterroristes, qui travaillent en lien avec le MI5, le service de renseignement en charge de la sécurité intérieure.
Impact sur le PIB
Pour se donner une idée de l’ampleur des coûts, la sécurité des noces de William et Kate en plein Londres en 2011 avait atteint plus de 6 millions de livres , soit plus de 7 millions d’euros, d’où la somme de 10 millions avancée pour la facture des obsèques de la reine, uniquement sur le poste sécuritaire. Mais la facture la plus impressionnante reste sans conteste celle provoquée par la mise en place d’un jour férié ce lundi 19 septembre pour les funérailles d’État. La baisse d’activité des commerces, la fermeture de la Bourse, le ralentissement de l’économie, tout cela en pleine période d’inflation (plus de 10 % au Royaume-Uni), auront un impact négatif sur le PIB, sans doute de 0,2 % sur le mois de septembre, comme ce fut le cas pour le jubilé de platine en juin dernier, selon un expert du cabinet de prévisions Pantheon Macroeconomics cité par Le Monde – des pertes qui se chiffrent en centaines de millions de livres. Les économistes redoutent également un effet négatif sur le moral des ménages qui pourrait impacter la consommation à court terme.
Mais la monarchie britannique a montré qu’elle avait aussi de la ressource et était capable de fortement dynamiser l’économie sur la longueur… Les funérailles royales ont également drainé une foule considérable à Londres, autant de personnes qui se déplacent, se logent et consomment. Les ventes de souvenirs pourraient dépasser les 70 millions d’euros en marge des cérémonies. Et le quotidien Le Monde rappelle que les grands événements royaux ont toujours participé au rayonnement du pays et au business intérieur : les Windsor seraient ainsi à l’origine de 600 millions d’euros de revenus sur les 20 milliards brassés chaque année par le secteur du tourisme… À ce rythme-là, Elizabeth II laisse un bilan comptable remarquable avec plus de 40 milliards générés pendant soixante-dix ans de règne. Cela vaut bien quelques sacrifices…