Emergence – Le Médiateur de la République de Guinée, institution qui était pourtant chargée d’assurer, par la médiation, les réclamations entre les citoyens et l’administration, est paradoxalement un mauvais payeur. Pour non-paiement de loyers, les biens mobiliers de l’ex-institution républicaine risque d’être délogés.
Les Établissements Ghassan Aly ne sont pas contents. Et ils viennent de le faire savoir. L’entreprise vient de mettre en demeure le Médiateur de la République de passer à ses caisses pour régler les factures impayées.
Dans une correspondance datée du 22 mai et adressée au Médiateur, la direction générale signifie son regret de constater que l’institution ne règle pas ses factures de loyer depuis 11 mois.
« En vertu du contrat de bail qui lie votre institution à notre société en son article 5 qui stipule : « La location est acceptée par les deux parties moyennant un loyer mensuel payable par trimestre ». Ces derniers temps cet engagement n’a pas été respecté », déplorent les Ets Ghassan Aly.
Le bailleur finit par mettre en demeure le Médiateur de la République de régulariser sa situation au plus tard le 31 juillet. « Faute de quoi je me verrai dans l’obligation de rompre le contrat qui nous lie », prévient-il.
Sur le dossier, c’est l’omerta totale. Les sources proches des deux parties ne veulent commenter l’affaire dont le montant est estimé à plusieurs milliards de francs guinéens.
Au de nos investigations, il ressort que le Médiateur de la République fait partie de ces institutions dissoutes à la prise du pouvoir le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), le 5 septembre. Notre équipe a appris aussi qu’une bonne partie cette dette couvre la période de la transition militaire. Le contrat de bail n’ayant pas été expressément résilié après la dissolution des institutions, c’est donc tout naturellement que les Établissements Ghassan Aly ont continué à comptabiliser les locations impayées du Médiateur d’autant que, apprend-on, les biens mobiliers de l’ex-institution qui était dirigée par l’ancien Premier ministre Mohamed Saïd Fofana sont toujours dans les locaux.
Nous y reviendrons.
Emergence Magazine