Emergence – Autrefois grouillant de monde, l’hôtel Sheraton Grand Conakry vit sans doute un des moments les plus sombres de sa très jeune existence. Les balais incessant des voitures et des clients ont cédé la place aujourd’hui à un calme absolu. Notre constat.
La vie s’est définitivement arrêtée à Sheraton Grand Conakry. Tout semble s’être arrêté dans ce luxueux hôtel situé dans le quartier huppé de Kipé, en banlieue de Conakry, à une dizaine de minutes de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré, depuis plus d’une semaine. Depuis que le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Hôtellerie, Alpha Soumah, agissant au nom de l’Etat guinéen, a retiré le Permis technique d’exploitation de l’hôtel et intimé aux dirigeants sa fermeture « jusqu’à nouvel ordre ».
Même si aucune raison n’a été évoquée dans la note ministérielle, nous apprenons que l’infrastructure hôtelière, filiale du Groupe Starwood Hotels & Resorts Worldwide. Inc, lui-même contrôlé par Marriott International Inc, fait face à la colère des autorités pour « manquements à ses obligations ».
Plusieurs sources font état d’une dégradation des conditions d’hébergement et de sécurité de l’hôtel qui, pourtant, est en activité depuis seulement 2016.
Toujours est-il que plus d’une semaine après le retrait du permis d’exploitation, Sheraton Grand Conakry, le premier de la chaîne hôtelière à ouvrir ses portes en Afrique de l’Ouest, est effectivement fermé.
La direction générale se refuse de commenter la décision du ministre en charge de l’hôtellerie. « L’hôtel est fermé nous ne recevons pas pour le moment. Je ne suis pas chargée de communiquer avec les journalistes sur la vie de l’hôtel », s’est contenté de commenter Mariama Camara, présentée comme la directrice des humaines de l’enseigne. « Vous savez, nous sommes une grande entreprise, je ne peux rien dire à ce sujet », a-t-elle ajouté, en faisant allusion à la décision de fermeture.
Ousmane Sylla